Parmi les marqueurs de 60 buts dans la LNH, on compte Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Brett Hull et sept autres membres du Temple de la renommée du hockey.

Steven Stamkos est on ne peut plus près de devenir le prochain membre de ce club sélect. La vedette du Lightning de Tampa Bay doit marquer un but lors du dernier match de la saison, samedi, à Winnipeg, pour inscrire son nom dans le livre des records.

La LNH n'a connu que 38 saisons de 60 buts ou plus, qui ont été réussies par 19 joueurs différents, presque toutes au cours de l'explosion offensive qu'a connue le circuit au cours des années 1980 et au début des années 1990. Stamkos tente de rejoindre Alexander Ovechkin, qui est le seul à avoir réussi l'exploit depuis 1996.

«Il récolte ce qu'il a semé avec sa volonté de porter attention aux moindres détails et de la façon dont il paie le prix, a dit l'entraîneur-chef du Lightning, Guy Boucher. Parce que ça revient à ça: si vous voulez marquer des buts, vous devez aller devant le filet et autour de celui-ci.»

La quête de ces 60 buts a été au centre de l'attention, particulièrement depuis que le Lightning a été éliminé des séries, juste avant de conclure leur campagne par un séjour de trois matchs en sol canadien.

Ce n'est pas une coïncidence si Stamkos a amené son jeu à un niveau supérieur cette saison. Sa principale arme au cours des dernières années était un lancer sur réception qui s'est avéré particulièrement efficace en avantage numérique. Du moins, jusqu'à ce que ses adversaires ne trouvent des façons de le contrer.

Ça a forcé Stamkos à se déplacer vers les zones plus difficiles d'accès et l'a rendu un joueur bien plus efficace. Le résultat? Stamkos a marqué 47 de ses 59 buts à cinq contre cinq cette saison, le plus haut total par un joueur de la LNH depuis 1993.

«Je crois que Steven a vraiment amélioré son jeu à cinq contre cinq, a noté Boucher. Ça ne se compare pas avec ce qu'il faisait au début de la saison passée.»

D'un point de vue purement offensif, Stamkos connaît une saison à la Babe Ruth. Seulement trois autres joueurs de la LNH ont atteint le plateau des 40 buts cette saison, alors que le nombre de buts marqués dans la ligue continue de décroître.

Au match des étoiles, en janvier dernier, peu de gens auraient pensé que les 60 buts étaient à sa portée. Depuis, Stamkos a marqué 27 fois en 33 matchs. Il a marqué à ses deux précédentes visites au MTS Centre de Winnipeg.

L'ex-premier choix au repêchage de 22 ans semble habitué à toute cette attention et ne semble pas s'en faire avec tout ça.

«On m'en parle tous les jours, alors c'est difficile de ne pas y penser, a indiqué Stamkos. Vous ne savez pas si vous allez vous retrouver près de ce plateau une autre fois au cours de votre carrière, alors vous voulez au moins tenter le coup. Mais je n'y pense pas tant que ça.

«Je pensais beaucoup plus à me rendre à 50 une fois rendu à 47, 48 buts, pour être honnête. Si ça doit se produire, ça se produira.»

L'équipe fait tout en son pouvoir pour aider Stamkos, qui a joué plus de 25 minutes dans la défaite de 3-2 subie aux mains des Maple Leafs de Toronto, jeudi. Il a alors lancé huit fois au but, marquant son 59e de la campagne.

Les joueurs des Leafs étaient bien fiers de ne pas avoir accordé ce 60e but chez eux et sûrement que les Jets s'en serviront comme élément de motivation.

Au cours des derniers jours, Boucher a tenté de minimiser l'exploit. Bien qu'il ne croit pas que ça ait affecté Stamkos, il a remarqué un changement dans le jeu de ses coéquipiers, qui tentent trop de lui refiler le disque. Il croit aussi que ça ne dérange pas vraiment combien de buts finira par marquer Stamkos.

«Pour les médias et les partisans, c'est 60 buts. Mais pour lui, ça ne veut rien dire, a-t-il dit. Vraiment pas. C'est un gars qui n'est pas égoïste, qui ne s'en fait pas avec les chiffres.»

Mais 60 est un nombre qui vaut la peine qu'on s'y intéresse.

Seulement deux joueurs ont terminé une saison à 59 buts: Marcel Dionne et Pavel Bure. Dans le cas de Dionne, il n'a jamais atteint les 60 buts. Il s'agit sans l'ombre d'un doute d'un club exclusif et cette saison pourrait bien représenter la seule chance de Stamkos d'y être admis.

«Je tente de ne pas trop penser à ça, a dit Stamkos. À ce temps-ci de l'année, ça ne veut pas dire grand-chose pour notre équipe, puisque nous ne participerons pas aux séries. Je sais que tous les gars tenteront de me refiler la rondelle, peu importe ce que je dis. C'est le genre de gars que nous avons au sein de cette équipe. Mais ça représenterait davantage à mes yeux si nous participions aux séries.»