Steven Stamkos avait 10 ans lorsque Maurice Richard est mort.

Il est à la veille de remporter un deuxième trophée nommé à la mémoire du Rocket. L'attaquant du Lightning de Tampa Bay détient désormais une avance insurmontable de 10 buts sur son plus proche poursuivant, Evgeni Malkin, qui en totalise 48.

«J'aurais aimé rencontré Maurice Richard, je n'ai jamais eu ce privilège», a-t-il dit hier matin dans le vestiaire du Lightning.

Son premier trophée Maurice-Richard trône dans sa chambre d'enfant chez ses parents en Ontario, parmi ses nombreux objets de collection.

Après des saisons de 51 et 45 buts en 2009-2010 et 2010-2011, le premier choix du repêchage de 2008 n'a plus que 2 matchs pour atteindre le plateau impressionnant des 60 buts.

«Je ne me mets pas trop de pression parce que le but principal est d'en compter 50. C'est la marque magique que tout hockeyeur veut atteindre. Mais en même temps, je n'ai jamais été aussi proche d'en compter 60 et on ne sait jamais si l'occasion se reproduira de nouveau. Jamais, dans mes rêves les plus fous, j'aurais pu m'imaginer compter 58 buts dans la LNH!»

Et comment devient-on un compteur dominant dans la LNH?

«On doit être placé dans le bon contexte, a répondu Stamkos. Je joue avec Martin St-Louis, qui est tout un fabricant de jeu, et Teddy Purcell connaît la saison de sa carrière. Il faut avoir de bons coéquipiers pour être productif.»

Il y a un instinct aussi qui sert. «C'est vrai. Il faut aussi savoir trouver les espaces libres sur la glace. J'ai compté beaucoup de buts sur des tirs sur réception au cours des dernières années, moins cette saison. Il faut foncer au filet et accepter les mauvais coups. C'est difficile de compter des buts dans cette ligue. Je travaille sans cesse à améliorer mon tir, surtout ma vitesse d'exécution. Les gardiens sont tellement athlétiques.»

Le grand marqueur Mike Bossy a toujours affirmé ne pas regarder en direction du but lorsqu'il tirait. Stamkos fait-il de même?

«Il y a des occasions où je tire sans regarder parce que je ne veux pas donner aux gardiens le temps de réagir. Plus vite on tire, meilleures sont les chances de les surprendre, mais généralement, on a une petite idée d'où on va lancer.»

Son entraîneur, Guy Boucher, estime que Stamkos est devenu plus qu'un simple marqueur. «Sa progression est phénoménale par rapport au début de la saison 2010. Il avait un extraordinaire lancer et il patinait très vite, mais sa léthargie de la fin de saison dernière l'a transformé. Ça a contribué à le rendre polyvalent. Peu de gens sont au courant, mais en séries, il a joué avec le sternum cassé à compter du troisième match contre Pittsburgh. Il n'a pas perdu son entrain ni sa robustesse, il a été une inspiration pour les joueurs. Il est devenu aussi bon offensivement que défensivement. Il met tout en oeuvre non pas pour devenir une star, mais un gagnant.»