Ça ne va pas très bien pour les Maple Leafs de Toronto, et hier soir, un homme a payé pour la déroute du club: Ron Wilson.

Wilson, qui était l'entraîneur de l'équipe depuis 2008, a été congédié quelques heures après avoir dirigé un dernier entraînement au complexe du Canadien, à Brossard.

Son successeur est Randy Carlyle, lui-même remercié par les Ducks d'Anaheim plus tôt cette saison. Il sera derrière le banc des Leafs ce soir au Centre Bell, pour le match face au Canadien.

Les rumeurs du départ de Wilson allaient en grandissant, et la chute des Maple Leafs au classement aura provoqué ce départ inévitable. À leurs 11 derniers matchs, les Leafs n'ont récolté qu'une seule victoire.

Les gardiens de but ont été montrés du doigt, la défense aussi, une défense qui est la troisième au rang des moins bonnes de la Ligue nationale de hockey. Mais avant tout, c'est Wilson qui encaissait la majorité des critiques.

Les médias torontois spéculaient déjà sur son congédiement imminent, et mardi soir, lors d'une autre défaite au Centre Air Canada, les fans locaux ont clairement fait savoir qu'ils voulaient avoir la tête du coach.

Au terme de l'entraînement d'hier, le défenseur Dion Phaneuf s'était porté à sa défense.

«On se concentre sur nos matchs, avait tenu à dire Phaneuf. Ce qui nous arrive, ce n'est pas la faute d'un seul gars. C'est la faute de l'équipe au grand complet.»

Le défenseur Mike Komisarek, un autre qui connaît une saison très ordinaire chez les Leafs - il a été laissé de côté à 11 reprises au cours des 14 derniers matchs -, disait comprendre la réaction des fans des Leafs, qui s'impatientaient de plus en plus face aux résultats décevants. Et face à l'entraîneur.

«Ce sont eux qui paient le gros prix pour venir à nos matchs, a expliqué Komisarek. Quand les résultats ne sont pas là, ils ne sont pas contents. Les dernières semaines ont été difficiles, mais on doit tous trouver une solution. C'est trop facile de blâmer les autres.»

Ce sont donc des Leafs en difficulté, menés par un nouveau coach, qui vont faire face au Canadien ce soir.

«On a besoin de gagner un match, un seul, a fait savoir l'attaquant Joffrey Lupul après l'entraînement d'hier. C'est un peu difficile pour nous présentement.»

La descente des Leafs coïncide avec la dernière étape du calendrier régulier, et la formation torontoise, qui semblait bien partie en vue d'une place en séries, doit maintenant composer avec le spectre d'un autre printemps à la maison, à regarder les autres.

Rappelons que cette équipe n'a pas goûté à la folie des séries une seule fois depuis le lock-out de 2005. Cette saison semblait la bonne, mais une fois de plus, les Leafs commencent à ressembler aux bons vieux Leafs.

«Le match (de ce soir) contre le Canadien est énorme, a expliqué le défenseur Dion Phaneuf. Il n'y a personne qui est heureux dans ce vestiaire présentement. Nous devons mieux jouer.»

Parmi ceux qui doivent mieux jouer, il y a certes les gardiens Jonas Gustavsson et James Reimer, qui n'apparaissent même pas dans le top 25 des gardiens du circuit. Gustavsson, qui affrontera le Canadien ce soir, a un taux d'efficacité de ,904, et celui de Reimer est encore pire, à ,899.

Reste à voir si le changement d'entraîneur, à un peu plus d'un mois de la fin de saison, pourra ramener les Leafs dans la course.

Ironiquement, Ron Wilson avait affirmé hier à Brossard ne pas entendre ceux qui voulaient sa tête.

«Ce qui se dit ne fait aucune différence, a-t-il expliqué. Tout ce qui importe présentement, c'est que nous avons un travail à faire.»

Pour Wilson, le travail est maintenant terminé. Reste à voir si Randy Carlyle pourra se transformer en magicien et sauver cette équipe du désastre.