Cela faisait six ans que Mike Ribeiro n'avait pas posé ses lames sur la glace du Centre Bell, pour un match en saison régulière du moins. L'entraîneur Glen Gulutzan l'a inséré dans sa formation de départ, et le nom de Ribeiro a été accueilli par un mélange d'applaudissements, de huées... et d'indifférence tout juste avant le début du match.

Oui, Mike Ribeiro est un membre des Stars de Dallas depuis six ans déjà, et bien des choses ont changé pour lui depuis que le Canadien a choisi d'abandonner dans son cas. À 32 ans, l'attaquant montréalais n'est plus le jeune homme un brin désinvolte que l'on a connu à Montréal, celui dont les virées nocturnes, véritables ou exagérées, alimentaient la machine à rumeurs.

Au bout du compte, Ribeiro estime aujourd'hui que cet échange fut une bonne chose pour lui.

«Aller à Dallas, ça m'a donné la chance de jouer dans un premier trio, a-t-il expliqué avant le match d'hier soir au Centre Bell. Pas que je n'aurais pas été capable de le faire à Montréal, mais chez le Canadien, si on ne gagne pas, le club n'est pas patient avec les jeunes joueurs. C'est comme ça.

«En plus, ailleurs, il y a moins de monde qui nous reconnaît. À Dallas, je pourrais sortir six soirs par semaine, personne ne sait qui on est. Ils devraient peut-être mieux encadrer les jeunes à Montréal. Si on voit des joueurs dans les bars ici, c'est sûr que ça va faire jaser. Ailleurs, les joueurs ne sont pas aussi connus, et les médias n'ont pas le temps d'en parler de toute façon.»

L'échange a peut-être été bon pour les Stars, mais pour le Canadien, ce fut un désastre. Janne Niinimaa, le défenseur obtenu en retour de Ribeiro, n'a joué que 41 matchs avec le CH avant de se pousser en Europe. Niinimaa a d'ailleurs mis un terme à sa carrière la saison dernière, après deux saisons en Suède.

Ribeiro? Il a récolté 344 points à ses cinq premières saisons chez les Stars. Ce qui est un peu mieux que les trois points offerts par Niinimaa au Canadien à sa seule saison au Centre Bell.

Quand on lui rappelle combien cette transaction s'est avérée désastreuse pour le CH, Ribeiro esquisse un petit sourire.

«Ce n'est pas moi qui ai fait l'échange. C'est sûr que le Canadien n'a pas récolté grand-chose en retour, c'est ça qui fâche les partisans. J'ai été surpris d'être échangé à l'époque... Je ne vois pas pourquoi des fans du Canadien voudraient me huer. Des fois, ils devraient huer le Canadien un peu plus!»

Ribeiro se dit heureux à Dallas, lui qui a encore une saison à écouler avant de devenir joueur autonome à l'été 2013. Au fait, serait-il prêt à rentrer au bercail?

«Je serais ouvert à revenir jouer ici», répond-il quand on lui pose la question.

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