Il y a un an, le nom de Jeff Skinner était bien en vue sur la planète LNH. Tout le monde voyait en ce jeune homme LA prochaine grande star de la rondelle, et avec sa saison recrue de 63 points, l'attaquant torontois s'est offert le trophée Calder en fin de saison.

Aujourd'hui? Disons que c'est un peu plus difficile.

D'abord, Skinner a dû rater 16 matchs cette saison en raison d'une commotion cérébrale subie en décembre à la suite d'un coup signé par Andy Sutton, des Oilers d'Edmonton. Ensuite, le joueur de 19 ans a dû s'adapter au rythme d'une deuxième saison plus difficile, avec un club, les Hurricanes de la Caroline, qui a vécu un changement d'entraîneur et des résultats décevants.

Au rythme où ça va, Skinner est en route pour une saison d'environ 45 points.

«Je crois que je suis le même joueur, a-t-il commencé par dire hier, avant le match contre le Canadien au Centre Bell. Depuis mon retour au jeu à la suite d'une blessure, j'ai dû m'ajuster, surtout par rapport à la vitesse du jeu. Quand on revient d'une telle blessure à la tête, c'est la vitesse qui est le plus grand problème. Mais il faut rester positif.»

Depuis son retour au jeu le 15 janvier, Skinner a participé à 12 matchs, et n'a obtenu que 6 points. Malgré cette modeste récolte, il assure ne plus ressentir de séquelles de la commotion cérébrale.

«Je me sentais très bien une semaine après mon retour au jeu, a-t-il ajouté. Ce qui se passe pour moi cette saison, c'est une période d'apprentissage. J'ai appris beaucoup la saison dernière, et j'apprends encore.»

Il y a aussi que Jeff Skinner ne surprend plus personne cette saison, selon son entraîneur Kirk Muller.

«Les adversaires savent qui il est, a expliqué le pilote des Hurricanes. C'est sa deuxième saison et les équipes adverses lui accordent plus d'attention. Il ne faut pas oublier qu'il est encore jeune et qu'il n'a pas fini d'apprendre. Mais il est un joueur qui est plaisant à voir aller. Il me rappelle un peu Doug Gilmour; il est combatif, il est un vrai compétiteur. Et il est très mûr pour un gars de 19 ans.»

Skinner, lui, sait fort bien qu'il ne peut plus surprendre les adversaires cette saison, mais il estime que la présence d'Eric Staal dans la formation lui permet quand même d'avoir un peu plus d'espace.

«C'est lui qui attire le plus l'attention, alors j'en profite comme je l'ai fait la saison dernière. Mais oui, j'ai remarqué que les autres équipes me surveillent d'un peu plus près cette saison. C'est à moi de batailler pour faire ma place.»