Le Colisée Nassau a un passé légendaire, ayant été témoin de la dynastie des Islanders de New York au début des années 80. Mais voilà: tout comme la gloire de l'équipe, l'amphithéâtre est vraiment d'une autre époque.

Les signes d'une renaissance des Islanders commencent à poindre sur la patinoire, mais les difficultés du propriétaire Charles Wang à leur trouver un nouveau domicile cultive l'impression selon laquelle les Islanders baignent dans le marasme.

«Il semble y avoir une certaine perception à travers la ligue à propos de notre équipe et de la façon dont les choses sont menées, mais ceux qui sont ici au quotidien le vivent tout à fait différemment, assure la vedette John Tavares.

«L'attitude de l'équipe ainsi que la culture qu'on veut y développer a beaucoup changé depuis que mon arrivée. La soif de succès est bien présente.»

D'aucuns croient que les jeunes Tavares, Okposo, Bailey, Niederreiter, Hamonic et Strome feront bientôt des Islanders une puissance du circuit. Mais même ceux qui sont dans la fleur de l'âge, comme Pierre-Alexandre Parenteau, ont à coeur de redonner dès aujourd'hui de la crédibilité à l'organisation.

«Je me fais une fierté d'essayer de changer cette image-là, affirme Parenteau. On a bon groupe de gars et l'on va vraiment être bon. Si ce n'est pas cette année, c'est l'an prochain qu'on sera dangereux.»

Selon son coéquipier Kyle Okposo, les joueurs adverses ont déjà commencé à prendre les Islanders plus au sérieux.

«On le voit par la façon dont les autres équipes nous approchent, on les force à tout donner, dit Okposo. Ils savent qu'on va leur faire la vie dure, et c'est sûr qu'on veut que ça reste ainsi.»

Long Island, Brooklyn ou Queens?

Les Islanders pourront-ils doter ce jeune groupe de joueurs d'un domicile donnant envie aux amateurs d'aller les voir?

Pour l'instant, le bail de l'équipe le lie au Colisée Nassau jusqu'en 2015. Le temps presse pour trouver une solution.

Le voeu de Charles Wang était de construire un nouvel aréna à Uniondale dans le cadre d'un projet ambitieux qui n'a pas su rallier le comté de Nassau. Le projet a été relégué aux oubliettes depuis qu'un référendum, en août dernier, a rejeté l'utilisation de 400 millions en fonds publics pour le construire.

Depuis, les Islanders ont annoncé qu'ils joueraient le 2 octobre un match préparatoire au nouveau Barclays Center, le futur domicile des Nets du New Jersey qui s'est construit dans Brooklyn.

Or, cet amphithéâtre construit pour le basketball et les concerts n'apparaît pas comme une solution viable pour les Islanders.

«Ils auraient beaucoup de travail à faire s'ils voulaient en faire notre domicile, souligne l'attaquant Matt Moulson. Non seulement ce n'est pas grand, mais il y a plusieurs sièges avec une vue obstruée.»

Chose certaine, les Islanders veulent développer leur base partisane et ne plus se limiter à Long Island.

À ce titre, d'aucuns comparent leur situation à celle des Mets de New York au baseball. Les deux équipes évoluent dans l'ombre d'un autre club new-yorkaise plus imposant et plus légendaire, et elles n'arrivent que sporadiquement à créer l'engouement dans le Big Apple.

Charles Wang avait voulu exploiter ce filon en tendant une perche à Fred Wilpon, le propriétaire des Mets. Wang croyait qu'un nouvel aréna aux abords du Citi Field, dans Queens, pouvait s'avérer une option intéressante. Mais depuis, Wilpon est aux prises dans un scandale financier qui l'a rendu «toxique» au plan des affaires et qui a placé les Mets dans une situation économique intenable.

«Le projet de nouvel aréna a connu des hauts et des bas et ça ne facilite rien, convient John Tavares. Personnellement, je suis convaincu que le propriétaire va s'arranger pour garder l'équipe dans les environs. Mais de l'extérieur, par exemple pour les joueurs autonomes, ça peut constituer un point d'interrogation.

«Malgré cela, Long Island demeure un bon endroit pour jouer et où nous sommes bien traités.»