Le statut de Travis Moen intriguait un peu tout le monde, mardi matin, alors que l'ailier de 29 ans a participé à l'entraînement matinal du Canadien arborant un chandail de non-contact.

En temps normal, un joueur enfilant ce type de chandail n'est pas prêt à revenir au jeu le soir même. Or, Moen a indiqué qu'une décision allait prise d'ici le match quant à sa participation à l'affrontement de ce soir face aux Penguins de Pittsburgh.

Cette rencontre mettra aux prises les gardiens Carey Price et Marc-André Fleury.

Avec le renvoi de Ryan White et d'Aaron Palushaj dans la Ligue américaine et l'insertion de Mike Blunden sur la liste des blessés, Randy Cunneyworth espère que Moen sera en uniforme et qu'il ne sera pas contraint d'utiliser 10 attaquants et huit défenseurs.

«Nous espérons que ce ne sera pas le cas, mais si nous devons le faire, ça pourrait se produire, a indiqué l'entraîneur-chef. Mais nous sommes sûrs que Moen peut recevoir le feu vert des médecins en cours de journée.»

Chose certaine, on ne doit pas s'attendre au rappel d'un joueur des Bulldogs de Hamilton. Ceux-ci jouaient à 10 heures ce matin et White, à son premier match dans la Ligue américaine dans le cadre de sa remise en forme, a marqué deux buts dans les 11 premières minutes.

«Deux matchs le même jour, c'est possible, mais ce ne sera pas aujourd'hui», a averti Cunneyworth, qui s'est souvenu, durant ses années à la barre des Americans de Rochester, qu'un certain Domenic Pittis avait été rappelé par les Sabres de Buffalo pour jouer disputer deux rencontres le même jour.

Quant au scénario voulant que Pierre Gauthier réclame un joueur au ballottage, il a été désamorcé sur l'heure du midi.

Ni Anthony Stewart, des Hurricanes de la Caroline, ni Zach Hamill, des Bruins de Boston, n'ont été réclamés.

Santé et rumeurs d'échange

Moen s'est blessé au haut du corps le 21 janvier lors d'un match face aux Maple Leafs de Toronto. Une mise en échec de Mike Komisarek en deuxième période aurait contribué à blesser Moen, qui a toutefois été en mesure de terminer le match.

«C'était important pour moi de le terminer, a assuré Moen. D'ailleurs, je me sentais bien après la rencontre. Mais ça n'allait plus aussi bien dans les deux jours suivants.»

Randy Cunneyworth nous avait confié que Moen négociait avec une blessure qui l'avait ennuyé plus tôt cette saison, mais avait précisé qu'il ne s'agissait pas d'une blessure à l'épaule.

En tout cas, si jamais il a été blessé à la tête, l'équipe s'est bien gardée de prononcer les mots «commotion cérébrale» une seule fois.

Il faut dire que l'état de santé de Moen est un sujet délicat à quelques semaines de la date limite des transactions. Le principal intéressé est au courant des rumeurs qui circulent à son sujet.

«Mes amis m'ont envoyé des messages textes à ce sujet, mais c'est facile pour moi de mettre ces rumeurs-là de côté. J'aime ça ici, je veux aider l'équipe à gagner et mon travail est de me concentrer sur les matchs.»

Un joueur sous-estimé

Moen n'est pas le plus loquace des joueurs du Canadien, et c'est en parlant avec ses coéquipiers que l'on comprend mieux son apport au sein de l'équipe. Ceux-ci se montrent fort élogieux à son égard.

«Il représente tout ce qu'est un joueur d'équipe, selon Lars Eller. Il ne se plaint jamais et c'est un gars avec qui c'est facile de jouer.»

«Espérons qu'on gagne suffisamment de matchs pour qu'on le garde jusqu'à la fin de l'année», ajoute le jeune Danois.

Au-delà de son utilité en infériorité numérique, de sa robustesse et du fait qu'il connaît peut-être sa meilleure saison offensive, c'est son attitude qui inspire le plus ses coéquipiers, soutient Josh Gorges.

«Il apporte un côté intraitable. Il ne dit pas grand-chose, mais il est intimidant et on ne veut pas le mettre en colère! C'est cette attitude-là qu'il apporte dans le vestiaire et sur le banc. Les gars suivent plus son exemple que ce que le public peut imaginer. Il donne tout ce qu'il a et c'est contagieux.»

Moen est l'un des rares joueurs chez le Canadien que l'adversaire craint un tant soit peu.

«Il est intimidant en échec avant parce que, même s'il est grand et gros, il patine assez bien, explique Gorges. Lorsqu'il prend sa vitesse, on sait qu'il ne se contentera pas de harponner la rondelle; il va foncer directement vers l'adversaire.»