Imaginons une saison complète commençant le 5 février 2011. Ce samedi après-midi, le Canadien disputerait alors contre les Capitals son 82e match de calendrier régulier, l'équivalent d'une saison complète.

Cette saison, Scott Gomez - s'il ne marque pas samedi - la terminerait donc avec une récolte d'un maigre but, marqué au tout premier match, contre les Rangers. Un but qui vaudrait à lui seul 4,58 millions de dollars, si l'on tient compte du fait que Gomez n'a disputé que 51 matchs et si l'on reporte son salaire annuel de 7,3 millions sur cette période. Ça revient cher du but, d'autant plus que, depuis un an, les 26 buts qu'a marqués Max Pacioretty (en 63 matchs) ont chacun coûté un peu moins de 43 000 $ - 106 fois moins cher que le but de Gomez.

Le jeune ailier n'a évidemment pas le même profil que Gomez, surtout réputé pour ses qualités de passeur.

Qu'à cela ne tienne, David Desharnais, joueur de centre au petit gabarit lui aussi reconnu comme un fabricant de jeu, a réussi à marquer 15 buts en 81 rencontres: vu son salaire, chacun de ces buts vaut quelque 49 000 $, 94 fois moins cher que le précieux filet de l'énigmatique Gomez.

Même chez les plus importants salariés de l'équipe, toute comparaison tient de la démesure. Les buts de Tomas Plekanec, au deuxième rang des plus chers de l'équipe, ont coûté 14,6 fois moins d'argent à la famille Molson. Erik Cole? Trente-et-une fois moins.

Si l'on étend le raisonnement aux points amassés, l'ordre de grandeur est moins impressionnant, à l'exception peut-être de Desharnais, dont chaque point vaut 17,5 fois moins que ceux de Scott Gomez, et ce, bien que le Québécois empoche un salaire environ 10 fois moins élevé. Il reste que les points de Brian Gionta et Michael Cammalleri1,sont deux fois moins coûteux que ceux de Gomez, à des salaires pourtant autrement plus comparables.

Trop cher, Scott Gomez? Aux partisans d'en juger. À production comparable, Mathieu Darche représente toutefois une bien meilleure affaire...