«Qu'est-ce qu'une défaite?» demande un médecin à l'équipe de baseball du film The Natural. «Une défaite est une maladie aussi contagieuse que la poliomyélite.» Et Robert Redford - le Naturel en question - roule des yeux.
À en croire Lars Eller, ça n'a pas roulé des yeux dans le vestiaire, vendredi matin, alors que le Dr. David Scott est venu rendre visite au Canadien. Cette rencontre avec le psychologue sportif était prévue depuis un moment, mais elle arrive à point nommé, a convenu l'entraîneur-chef Randy Cunneyworth.
«Nous avons eu un très bon entretien et il a dit des choses intéressantes que nous pouvons utiliser au sein de l'équipe», a raconté Eller, pour qui il est néanmoins impératif de mettre fin aux belles paroles.
«Il a été beaucoup question jusqu'à maintenant - même trop question - de ce qu'on ne faisait pas bien. Or, il doit y avoir moins de paroles et plus d'actions.»
Son entraîneur voit les choses sensiblement du même oeil. Cunneyworth va continuer de prêcher une bonne préparation et une intensité continuelle durant les matchs. Le hic, c'est qu'à mesure que les défaites s'accumulent, la détermination est de plus en plus fragile et difficile à maintenir.
On l'a vu, jeudi au New Jersey, où le Tricolore a échappé un sixième match après avoir détenu une avance de deux buts.
«Ce qu'on a vu hier, on l'a vu avant, a reconnu Eller. Nous avons échoué. Encore.
«Nous sommes dans un gros trou et nous sommes seuls à blâmer. Je crois sincèrement qu'on a un groupe capable de former une équipe de séries, mais nous n'avons pas joué de cette façon.»
Autant l'entraîneur que les quelques joueurs dans le vestiaire ont parlé de tourner la page sur le plus récent revers. Mais à force de tourner la page, on en viendra inexorablement à fermer les livres...
Budaj et Palushaj en chandail
La LNH a décidé d'infliger une amende de 2500$ à Patrik Elias, des Devils du New Jersey, pour avoir frappé dangereusement Mike Blunden contre la bande.
L'ailier de 25 ans n'était pas à l'entraînement, vendredi, et l'équipe attend un diagnostic sur son état. Puisqu'on ne devrait pas le voir face aux Capitals de Washington, samedi après-midi, le Canadien a rappelé l'ailier Aaron Palushaj des Bulldogs de Hamilton.
Outre Blunden, il y a Erik Cole et Josh Gorges qui se sont prévalus de l'option de ne pas chausser les patins. Le gardien Peter Budaj, lui, n'avait pas intérêt à prendre congé puisqu'il sera devant le filet contre les Caps.
Randy Cunneyworth s'est par ailleurs dit optimiste de revoir Travis Moen la semaine prochaine. Le nom de l'ailier de 29 ans a été placé sur la liste des blessés en raison d'une blessure au haut du corps. Il pourrait s'agir d'une blessure à la tête.
Quant à Ryan White, il poursuit sa remise en forme et ne sera pas de la formation ce week-end.
Leblanc croyait rester à Hamilton
On a questionné l'entraîneur à propos de l'utilisation d'Andrei Kostitsyn, qu'il avait rétrogradé au quatrième trio face aux Devils. Il semblait en voie d'être cloué au banc jusqu'à ce que Blunden se blesse.
En fin de compte, Kostitsyn a pu voir plus d'action en deuxième moitié de rencontre.
«Je suis moi-même critique des combinaisons que je choisis et je me questionne parfois à savoir si je fais la bonne chose, a candidement avoué Cunneyworth. Ultimement, je suis responsable des décisions, mais je fais de mon mieux pour soutirer le maximum de mes joueurs.»
Kostitsyn avait été muté à l'aile sur une quatrième unité que pivotait Louis Leblanc.
«J'étais un peu mêlé avec mes sorties de zone durant mes premières présences, mais dans l'ensemble ça a bien été», a souligné Leblanc, qui a passé toute la saison à l'aile droite.
«C'est important pour moi de pouvoir jouer les deux positions.»
Le premier choix du Tricolore en 2009 s'est dit étonné d'avoir fait l'objet d'un rappel.
«Je pensais rester à Hamilton pour le reste de la saison, a-t-il confié. L'équipe voulait que je joue de grosses minutes dans la Ligue américaine, que j'évolue sur l'attaque à cinq et en infériorité numérique.
«Je gardais à l'esprit qu'un rappel était toujours possible, mais je ne me concentrais pas là-dessus.»
Photo: Bernard Brault, La Presse
Aaron Palushaj