D'une certaine façon, on peut presque croire que la saison des Sabres de Buffalo a pris fin le 12 novembre.

C'est ce soir-là, à Boston, que leur gardien Ryan Miller a été violemment plaqué par l'attaquant Milan Lucic, des Bruins. Avant cet événement mémorable pour les mauvaises raisons, les Sabres semblaient en voiture et avaient récolté 10 victoires à leurs 15 premiers matchs.

Mais depuis le coup de Lucic, rien ne va plus à Buffalo, et les Sabres n'ont remporté que 10 de leurs 34 rencontres suivantes. Miller, comme plusieurs autres coéquipiers, ne connaît pas une saison à la hauteur des attentes, et il n'est pas difficile d'établir un lien entre le coup de Lucic et la saison misérable des Sabres.

Sauf que Jason Pominville n'est pas d'accord.

«On se fait souvent poser cette question-là, et je peux comprendre pourquoi, a fait savoir l'attaquant québécois, avant le match d'hier soir au Centre Bell. Mais je pense que c'est juste une coïncidence, ça n'a rien à voir avec notre fiche. On a répondu à l'appel au match suivant contre les Bruins, et c'est quelque chose qui est derrière nous.»

Mais le coup de Lucic n'a pas manqué de provoquer certaines rumeurs, à commencer par un esprit de corps qui serait déficient chez les Sabres. Et voilà qu'aujourd'hui, on suggère que l'entraîneur Lindy Ruff, qui en est à sa 13e saison à la barre, pourrait être le prochain à écoper. Le directeur général Darcy Regier est lui aussi sur la sellette. Si l'événement Lucic n'y est pour rien, comment peut-on alors expliquer l'écrasement des Sabres? Jason Pominville croit avoir sa petite idée là-dessus.

«Je pense que c'est une combinaison de plusieurs choses... D'abord, on a manqué de constance. Il y a plusieurs gars qui ont eu du mal à marquer des buts, et quand ça arrive, souvent, on se met à tricher ensuite, à jouer de manière différente. Il va aussi falloir mieux jouer en défense d'ici la fin du calendrier régulier.

«Mais c'est difficile d'évaluer notre équipe parce qu'on a subi tellement de blessures. On a perdu plusieurs joueurs importants.»

L'attaquant Derek Roy fait partie de ceux qui ont déçu cette saison à Buffalo. Roy, qui s'est offert des saisons de 70 points (2008-2009) et 69 points (2009-2010) récemment, est maintenant en voie de connaître une saison d'à peine 40 points.

Roy, qui serait encore blessé à une épaule (dur d'en savoir plus dans une ligue où les blessures sont des secrets d'État), ne veut toutefois pas se servir des blessures comme excuse.

«On a mal joué en équipe, a-t-il résumé avant le match d'hier. Souvent, on perd des points dans les dernières minutes, et on écope de mauvaises pénalités.»

Des points échappés à la fin, des blessures et un problème de discipline... Finalement, les deux clubs qui s'affrontaient hier soir ont beaucoup en commun. Reste à voir s'ils pourront survivre à tout ça d'ici à avril.