Ce n'était certes pas le scénario qu'avait prévu Alex Ovechkin cette saison.

Après tout, le célèbre joueur russe revenait à peine d'une récolte de 85 points en 2010-2011. Les trois saisons précédentes avaient été marquées de plus de 100 points. Il était l'une des pierres d'assises de la ligue avec un autre surdoué de Pittsburgh.

Mais tout cela semble bien loin maintenant. Car l'Ovechkin version 2011-2012 n'est pas aussi efficace. Pas aussi spectaculaire non plus. À ce rythme, il va finir la saison avec quelque chose comme un peu plus de 60 points.

Alexandre le Grand, disait-on jadis? Cette saison, c'est plutôt Alexandre le très ordinaire.

«C'est correct, les statistiques ne sont pas les mêmes, mais je fais de mon mieux, a marmonné l'attaquant des Capitals avant le match d'hier soir au Centre Bell. Des fois, le résultat n'est pas aussi bon.»

Mais alors, comment expliquer cette soudaine chute au tableau des points? Quand on lui pose la question, Ovechkin a du mal à trouver une réponse. Il hésite aussi. C'est clair, il est un peu tanné d'avoir à parler de ses performances décevantes.

«Il y a parfois des occasions de marquer... mais c'est dur d'expliquer pourquoi on ne réussit pas à marquer à la moindre chance. Parfois, c'est juste qu'on rate notre coup, parfois, c'est que le gardien adverse est bon.»

Le numéro 8 des Capitals, de toute évidence, ne se fait pas trop de mauvais sang avec ces histoires. Même si avant le match d'hier soir, il arrivait au 45e rang des compteurs de la LNH, avec 35 points en 44 matchs.

Puisque le principal intéressé a du mal à expliquer cette soudaine baisse de régime, on peut risquer un bout de réponse. Croire, par exemple, que l'absence du défenseur à caractère offensif Mike Green, qui n'a pris part qu'à deux matchs depuis le 11 novembre en raison d'une blessure à l'aine, n'a certes pas aidé.

Ovechkin n'est pas si sûr.

«Encore une fois, il y a une bonne entente sur la glace entre Green, Backstrom et moi. Quand on perd un gars comme Mike Green, on tente de trouver quelqu'un pour le remplacer...»

Même l'entraîneur Dale Hunter ne sait trop quoi dire sur le sujet, et s'est contenté de jouer la carte de l'optimisme hier. «Il a bien joué pour moi», a expliqué l'entraîneur, qui a succédé à Bruce Boudreau, congédié le 28 novembre. «Il totalise le plus de mises en échec parmi les joueurs de notre club. Il travaille, sauf que des fois, la rondelle ne veut pas aller dans le filet. S'il continue comme ça, il va finir par avoir des résultats.»

Au moins, on a appris qu'Ovechkin aime bien jouer pour Hunter. Remarquez qu'il n'allait pas dire le contraire. «Oui, j'aime jouer pour lui, a-t-il répété. Si on fait une erreur, il le fait savoir assez vite!»