S'il avait fallu que Scott Gomez joue constamment comme il l'a fait dimanche soir contre les Rangers de New York, personne ne pesterait contre son salaire ou contre le fait que son dernier but remonte au 5 février 2011, contre ces mêmes Rangers.
À son deuxième match depuis son retour d'une blessure à l'aine qui l'a fait rater 21 rencontres, Gomez a été très efficace au centre du quatrième trio.
Randy Cunneyworth l'a flanqué de Mathieu Darche à gauche et a demandé aux Erik Cole, Lars Eller et Andrei Kostitsyn de se succéder à sa droite. Continuant de privilégier une formule à 11 attaquants et 7 défenseurs, l'entraîneur a ainsi pu créer un quatrième trio menaçant.
«Je viens à peine de recommencer alors que mes coéquipiers sont dans le coeur de leur saison, a rappelé Gomez. C'est normal que j'aie eu de bonnes jambes après avoir été sur la touche pendant si longtemps!»
Le centre de 32 ans a été utilisé pendant seulement 14:23, mais il est ressorti davantage que bien des soirs, depuis son arrivée à Montréal, où il a été employé pendant 20 minutes.
Même si Gomez n'a récolté qu'une mention d'aide sur le but de Michael Blunden, Max Pacioretty lui aurait volontiers donné la première étoile.
«Il va nous aider à remporter des matchs, surtout s'il joue comme il l'a fait [dimanche]», a indiqué Pacioretty, qui a vu tout son trio être récompensé d'une étoile au terme du gain de 4-1 du Canadien.
«Il était probablement le meilleur joueur sur la glace.»
L'équipe d'abord
On comprendra Gomez de garder une petite gêne et de ne pas trop claironner au terme d'une seule belle performance. Le centre originaire de l'Alaska a préféré louer un esprit d'équipe qui tient le coup malgré la saison difficile.
«Cet excellent esprit dans le vestiaire est une constante depuis que je suis à Montréal, a-t-il soutenu. Mais nous avons un trop bon groupe de joueurs pour la position dans laquelle on est présentement. Nous voulons tous gagner et nous voulons gagner pour les amateurs, car ils méritent mieux.
«Tant et aussi longtemps que les chiffres ne confirmeront pas que nous sommes exclus des séries éliminatoires, nous ne le serons pas. Ce qui a pu se passer auparavant ne compte plus. On vient d'aller chercher trois points sur quatre en fin de semaine et il faut continuer.»
À en croire ses coéquipiers, Gomez est pour beaucoup dans le maintien d'une bonne atmosphère.
«Sa présence nous aide beaucoup, a confié Pacioretty. D'une part, il maintient une certaine légèreté par son attitude mais, en même temps, il nous rappelle ce qu'on doit faire pour connaître du succès. C'est un vétéran qui a déjà gagné et quand il parle, tout le monde l'écoute.»
«Il avait peut-être l'air un peu inconfortable à l'aile l'autre soir, mais il a été vraiment bon depuis son retour, a renchéri Erik Cole. Son énergie sur le banc et dans le vestiaire est excellente. C'est un leader qui n'hésite pas à parler et qui apporte de l'émotion.
«Il a été super [dimanche] et son jeu sur le but de Blunden, c'est en plein son style.»
Plus de 50 matchs sans marquer
Il reste que ceux qui dénigrent Gomez peuvent faire leurs choux gras du fait qu'il ait rejoint un groupe tristement sélect en fin de semaine. En effet, il s'est joint aux cinq attaquants du Canadien qui, au cours des 30 dernières années, avaient été incapables de marquer un but durant 50 matchs consécutifs (séries éliminatoires incluses).
S'il est peu surprenant de voir des matamores tels Donald Brashear, Darren Langdon et Georges Laraque figurer sur cette liste, on s'étonne d'y retrouver le nom de Ryan Walter, bien que ce dernier ait été en fin de carrière lorsqu'il a traversé cette longue disette.
Quant à Matt Higgins, sa sélection en première ronde au repêchage de 1996 a été une erreur comme on en a vu plusieurs dans les années 90.
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MATCHS SANS MARQUER
Joueurs / Matchs / Saisons
Donald Brashear / 93 / 94-95, 95-96, 96-97
Darren Langdon / 68 / 2003-04
Georges Laraque / 62 / 2008-09, 2009-10
Ryan Walter / 60 / 1989-90, 1990-91
Scott Gomez / 51 / 2010-11, 2011-12
Matt Higgins / 51 / 98-99, 99-00, 00-01