Le Brad Richards qu'on a vu hier soir n'est sans doute pas le Brad Richards que l'on connaît bien. Celui des saisons de plus de 70 points chez le Lightning de Tampa Bay, celui d'une saison de 91 points chez les Stars de Dallas il y a deux ans à peine.

Le Brad Richards nouveau, qui est un membre des Rangers de New York depuis le début de cette saison, n'est certes pas parti pour une saison de 91 points. Il a été blanchi par le Canadien hier soir et n'a récolté aucun point à ses quatre derniers matchs.

À ce rythme, il devrait finir la saison avec une soixantaine de points. Pas plus.

«C'est sûr que c'est difficile, a-t-il reconnu après le match d'hier. Je suis un joueur à caractère offensif, et je veux produire plus que ça. Ici avec les Rangers, c'est différent. On ne peut pas gagner en faisant dans la dentelle. On gagne quand on va au filet et qu'on travaille pour obtenir des résultats.»

C'est différent, en effet. Surtout pour un joueur qui a été habitué aux machines à points comme celle du Lightning des beaux jours, ou habitué au style de jeu plus ouvert tel que pratiqué chez les Stars de Dallas.

Jouer 60 minutes

«Je ne veux pas dire que je ne joue pas avec des joueurs de talent, a-t-il tenu à préciser. Nos jeunes joueurs vont gagner en confiance. C'est différent parce qu'à Tampa Bay, par exemple, on pouvait disputer un mauvais match et récolter deux buts quand même. Avec les Rangers, il faut vraiment jouer pendant 60 minutes.»

Richards ne connaît certes pas la saison espérée au chapitre des statistiques, mais au moins, son nouveau club a du succès, et il insiste pour dire que c'est tout ce qui compte. «Je ne vais pas avoir les mêmes statistiques, ça c'est sûr... Avec les Rangers, si on veut gagner, ça prend les quatre trios au complet. On n'a pas le talent du Lightning de l'époque. Mais je veux être plus présent sur la feuille de pointage lors de la deuxième moitié de saison, même si je sais que quand le club est au premier rang de son association, on ne peut pas se permettre d'être égoïste.»

Parce qu'au final, Richards a choisi les Rangers en pensant à une autre Coupe Stanley. Le club demeure en première place dans l'Est, mais l'ancien de l'Océanic de Rimouski sait très bien que c'est loin d'être terminé.

«Ça va bien parce qu'on a seulement perdu 11 fois en temps réglementaire cette saison (12 fois en comptant la défaite d'hier soir), mais on ne sait jamais ce qui peut se passer en deuxième moitié de saison. Nous devons continuer à faire ce qui nous a permis d'en arriver là.»