René Bourque a joué 21 minutes à son premier match avec le Canadien et il était heureux que cela coïncide avec l'une des plus belles victoires de l'équipe cette saison.

«J'ai toujours trouvé que c'était difficile de ne pas être motivé à l'aube d'un match à Montréal et, comme de fait, c'était incroyable ce soir», a avoué l'ailier de 30 ans. «On vient d'en gagner toute une!»

Randy Cunneyworth l'a utilisé à la gauche de Tomas Plekanec, du moins jusqu'à ce que ce dernier quitte la rencontre.

«C'était son premier match avec nous et il a pu se mouiller les pieds. Il a bataillé le long des rampes exactement comme on nous l'avait annoncé. Il a fait du bon travail au sein de son trio et nous allons profiter pendant longtemps de ses qualités dans les deux sens de la patinoire.»

L'entraîneur avait soutenu avant le match que, même si Bourque peut évoluer sur les deux ailes, il allait le considérer comme un ailier gauche au moment de composer ses trios.

Mais que Bourque joue avec Plekanec ou David Desharnais, il sera intéressant de voir ce qu'il pourra accomplir avec un bon joueur de centre. Car à ce chapitre, les Flames sont plus démunis que le Canadien.

À Calgary, Bourque passait son temps entre le ténébreux Olli Jokinen et le jeune Mikael Backlund.

«Tomas est là depuis plusieurs années et a été en mesure de présenter de bons chiffres, a rappelé le nouveau venu. C'est sûr que c'est agréable d'être jumelé à un centre doué comme lui. Mais à terme, peu importe avec quel joueur de centre on me retrouve, je ne serai pas du genre à rechigner. Je veux seulement être dans l'alignement et aider l'équipe.»

Les Capitals l'attendent

Bourque était de retour au jeu, dimanche, après avoir raté les cinq derniers matchs en raison d'un coup de coude à la tête de Nicklas Backstrom, des Capitals de Washington.

«Je m'en suis tenu à des présences courtes puisque je n'avais pas joué depuis près de deux semaines. Je n'avais pas ma meilleure forme, mais j'en ai tout de même profité pour cogner quelques adversaires», a raconté l'Albertain, qui a enregistré quatre mises en échec en plus de trois tirs au but.

Les Capitals regrettaient de ne plus affronter les Flames cette saison et de ne pouvoir venger Backstrom, mais l'arrivée de Bourque à Montréal change la donne.

Les Capitals seront les prochains adversaires du Tricolore au Centre Bell, mercredi.

«Cela fait sept ans que je suis dans la ligue et je n'avais jamais été suspendu avant le mois dernier, a confié Bourque à propos des deux suspensions qu'il a purgées presque coup sur coup. C'est donc à moi de faire attention. J'ai eu deux cartons rouges qui modifient un peu ma perception des choses.

«Mais ça ne va pas changer mon style. Si je me mets à être frileux et à craindre le contact, vous risquez de ne pas aimer ma façon de jouer!»

Un échange avantageux?

La poussière retombe sur l'échange qui a envoyé Michael Cammalleri à Calgary et, après les réactions initiales du Canada anglais qui donnaient l'avantage aux Flames, des voix se font entendre pour saluer le travail de Pierre Gauthier dans ce dossier.

«Bien honnêtement, je ne pensais pas que le Canadien obtiendrait autant en retour de Cammalleri, nous a confié un dépisteur ayant requis l'anonymat. On était au courant de ses problèmes, de sa réputation de joueur égoïste et de son salaire. Il n'intéressait pas notre équipe. Je me disais que le Canadien ne réussirait qu'à aller chercher un choix, ou alors seulement un joueur.»

En revanche, ajoute ce dépisteur, l'équipe pour laquelle il travaille avait Rene Bourque à l'oeil.

«Il a un bon gabarit et l'on voit que ce n'est pas un peureux. C'est vrai qu'il ne se présente pas à tous les soirs, mais à ce compte-là, Cammalleri non plus. Ni Kostitsyn. Mais c'est là où l'entraîneur doit aller chercher le meilleur de ses joueurs.»