Il fallait s'y attendre, la tempête provoquée par Michael Cammalleri a été, en substance, qualifiée de tempête dans un verre d'eau par les membres du Canadien, ce matin au TD Garden de Boston.

Cammalleri, qui a hier déclaré à La Presse que le Canadien affiche «une attitude de perdants», était évidemment le joueur le plus populaire dans le vestiaire ce midi. Populaire auprès des membres des médias, qui voulaient en savoir plus sur ces déclarations incendiaires.

Évidemment, l'attaquant a choisi de ne pas en rajouter. En fait, il a surtout choisi de faire marche arrière.

«Je ne suis évidemment pas heureux, a-t-il commencé par dire. On est en 12e place, ce n'est pas plaisant de perdre. Tu veux gagner et tu veux toujours en faire plus, c'est tout. J'ai fait ces commentaires, je les croyais politiquement corrects... Je ne pensais pas que cela allait faire les manchettes. Ce fut du journalisme assez impressionnant que d'en faire tout un plat comme ça...»

Cammalleri jure qu'il est heureux et qu'il n'a pas demandé à être échangé. «J'adore Montréal, et je me suis fait construire une maison à Montréal... J'aime jouer pour le Canadien. C'est assez simple, tout le monde veut jouer plus souvent. Tout le monde veut en faire plus, surtout quand l'équipe perd. Je suis juste un joueur émotif, qui peut jouer mieux, qui veut jouer plus souvent, et qui veut que l'équipe gagne, c'est tout.»

Dans ce vestiaire, Cammalleri semble encore avoir l'appui de ses coéquipiers. Devant les caméras, tous les joueurs se sont portés à sa défense.

«C'est ma deuxième saison, et ce groupe de gars est incroyable, a dit le défenseur P.K. Subban. La réalité, c'est qu'on joue dans la Mecque du hockey, et qu'il y a toujours des histoires. Certaines histoires vont être bonnes, d'autres pas. Dans le cas de Mike, on sait qu'il est un bon gars. De toute évidence, ce qu'il a dit a été exagéré. Je ne crois pas qu'il a dit que ses coéquipiers sont des perdants. Ce qu'on sait, c'est qu'on est au 12e rang. On ne forme pas une équipe gagnante. On peut tenter d'embellir ça comme on veut, mais tant que tu ne gagnes pas, tu es un perdant. Je pense que c'est ça que Mike voulait dire.»

Le défenseur Hal Gill a répété un peu la même chose.

«Tant qu'on ne gagne pas, on est des perdants. C'est la réalité. Je ne pense pas qu'il y a un problème dans ce vestiaire. Il y a de la frustration, des gars qui veulent gagner... Ce qui est arrivé avec Mike, je ne crois pas qu'il s'agisse d'un incident. Quand tu perds, tout devient inconfortable, c'est misérable, même notre nourriture ne goûte pas bon. Quand tu ne gagnes pas, les choses changent, les gens deviennent fâchés. Mais cette histoire n'est pas un problème; le problème est sur la glace, et ça nous prend des victoires.»

Inutile d'ajouter qu'une victoire, ce soir à Boston, ferait le plus grand bien.