Si Brian Elliott joue aussi bien cette saison, c'est un peu parce qu'il a peur pour son poste.

Bien sûr, il y a sans doute d'autres raisons pour expliquer ce départ canon d'un gardien dont les pauvres Sénateurs d'Ottawa (en version 2010-11, on s'entend) ne voulaient plus, au point de le refiler au Colorado en février. Mais le principal intéressé, lui, jure que c'est cette peur de ne plus avoir de travail qui l'a motivé comme jamais depuis le début de la présente saison.

«Quand on doit aller batailler pour une place au camp d'entraînement, quand on doit se battre pour un poste, ça aide, a fait savoir Elliott avant le match d'hier soir au Centre Bell. Dans cette situation, on doit toujours avoir le pied sur l'accélérateur. Tu te retrouves à te battre pour une place, et ça pousse à donner le meilleur de soi-même.»

Le gardien ontarien ne s'attendait certes pas à devoir accepter un contrat de deux ans (600 000 $ par saison) à deux volets cet été. Un petit choc pour celui qui en est à sa quatrième saison dans la LNH.

«Il y a des postes qui ont rapidement été comblés par d'autres gars lors de l'ouverture du marché des joueurs autonomes... J'ai parlé à mon agent, je me suis ensuite demandé, est-ce que je devrais dire oui à l'offre des Blues? Le contrat à deux volets, ce n'était pas mon scénario favori, mais en même temps, c'était la meilleure option pour moi.»

Sans compter que les Blues semblent sur la bonne voie, enfin. «Je regardais leur alignement, et je voyais une bonne équipe, une jeune équipe aussi. C'est ce que je recherchais. Au Canada, les Blues passent un peu inaperçus, mais il s'agit d'un club avec un futur intéressant. Je veux en faire partie.»

Jusqu'ici en tout cas, Elliott s'arrange pour rester. Il était en congé hier soir (la faute à un certain Halak), mais le gardien de 26 ans est certes l'une des plus grandes surprises sur la planète LNH cette saison. En 21 rencontres, il a 15 victoires contre seulement 5 défaites. Ses performances ont même forcé les Blues à l'utiliser plus souvent... aussi souvent que Halak, qui doit pourtant être considéré comme le gardien numéro un du club.

«On s'entend bien, on voit les choses de la même façon, a ajouté Elliott au sujet de Halak. Nous avons une bonne relation.»

D'Agostini ne regrette rien

Comme Elliott, Matt D'Agostini fait lui aussi sa place chez les Blues. Il revient d'une saison de 21 buts, et avant le match d'hier, il en avait neuf au compteur.

On se souviendra que D'Agostini a passé deux saisons à Montréal avant d'être échangé aux Blues en retour d'Aaron Palushaj, en mars 2010.

«Ce fut une bonne chose pour moi, ça m'a permis de repartir à neuf, a-t-il dit avant le match d'hier soir. J'ai été surpris par l'échange, mais le Canadien avait échangé plusieurs jeunes joueurs cette saison-là.»

D'Agostini comprend très bien pourquoi le Canadien a fini par abandonner dans son cas. «J'ai connu plusieurs hauts et plusieurs bas... Je manquais de constance, et c'est un aspect de mon jeu sur lequel je dois travailler.»