À plusieurs égards, le Canadien et le Lightning de Tampa Bay se ressemblent.

Ce sont deux équipes qui misent sur la vitesse mais qui sont vulnérables à l'intimidation en raison de leur petite taille. Les deux doivent négocier avec des blessures qui ont ébranlé leur structure. Les deux peinent avec leur constance, entre autres en avantage numérique, où elles sont respectivement 29e et 30e de la ligue sur les patinoires adverses.

Se talonnant l'une et l'autre au classement de l'Est, elles ont toutes deux remporté un match important mardi, du genre à leur redonner de l'élan au retour du bref congé de Noël.

La différence, c'est que le Lightning s'est rendu en finale d'association le printemps dernier et qu'après 35 matchs cette saison, il a récolté 12 points de moins au classement qu'à pareille date l'an dernier.

Que s'est-il donc passé avec le Guy Boucher et le Lightning?

«Nous avons été obligés de faire des choix cet été en réembauchant certains joueurs et en en laissant d'autres aller, de sorte que nous avons un peu moins de profondeur cette année», a expliqué Steve Yzerman en faisant allusion à la perte des Simon Gagné et Sean Bergenheim.

Cette perte de profondeur s'est surtout fait ressentir à l'étranger où l'entraîneur adverse a le choix des derniers changements. L'écart entre les performances du Lightning à domicile (9-5-0) et celles à l'étranger (6-12-3) est effarant.

Mais il n'y a pas que ça.

«Personne n'avait d'attente à notre égard l'an passé, mais à la suite de nos succès, on a nous-même élevé nos attentes et c'est ce qui nous a fait mal, affirme l'attaquant Martin St-Louis.

«Et puis, l'an passé, notre avantage numérique était dangereux et nous faisait gagner plusieurs matchs. Mais là, on a marqué deux buts en attaque à cinq face aux Flyers et l'on va essayer de bâtir quelque chose de positif à partir de cela.»

Ligne bleue affaiblie

Avant même cette saison, le Lightning savait qu'il n'aurait pas la meilleure brigade défensive. Or, la perte de Mattias Ohlund, qui n'a pas joué de l'année en raison d'une blessure à un genou, a bousillé les plans. Boucher a dû surtaxer Victor Hedman et Eric Brewer, et voilà que le jeune Hedman s'est blessé face aux Flyers de Philadelphie, mardi, et n'affrontera pas le Canadien.

Une mauvaise chute l'a envoyé contre la bande et «il a été un petit peu ébranlé», selon Guy Boucher.

Contraint à augmenter les responsabilités des Marc-André Bergeron, Bruno Gervais et Matt Gilroy, le Lightning remue ciel et terre pour s'améliorer à la ligne bleue et devant le filet.

«Nous n'échangerons pas de choix au repêchage ou bien un espoir, surtout pas contre un joueur qui ne performe pas à la hauteur de ses capacités et qui gagne beaucoup d'argent, a toutefois prévenu Yzerman. Ça devient donc difficile de procéder à une transaction.

«Les entraîneurs doivent travailler avec les joueurs que nous avons, mais nous essayons de nous améliorer.»

Boucher bien en selle à Tampa

Une chose est certaine: malgré les problèmes du Lightning, Guy Boucher est bien en selle. Il en est à la deuxième année d'un contrat de quatre ans et ceux qui rêvent de le voir diriger le Canadien la saison prochaine peuvent se réveiller.

«Le Lightning a entièrement confiance en lui, assure Vincent Lecavalier. N'importe quelle équipe voudrait avoir un gars de la trempe de Guy Boucher, mais c'est nous qui l'avons!»

Il a suffi à Steve Yzerman d'un petit sourire en coin pour appuyer les dires de son capitaine.

Le cas de Julien Brisebois est moins coulé dans le béton. L'ancien DG adjoint du Tricolore, qui occupe aujourd'hui les mêmes fonctions à Tampa, est un homme bien en vue dans la LNH et il sera un jour à la tête d'une équipe - que ce soit le Canadien ou une autre.

«Je ne pourrai pas le retenir », a admis Yzerman à propos des demandes d'entrevues dont Brisebois fera assurément l'objet. C'est une très bonne personne et un gars qui travaille très fort. Le jour viendra rapidement où il sera directeur général. Mais ne serait pas sage, par respect pour les gens en place, de spéculer sur les endroits où il pourrait y avoir ce genre d'ouverture de poste.»