Sidney Crosby est sur la touche et tant Alexander Ovechkin que Steven Stamkos ne font pas la différence en faveur de leur équipe. Si bien que les projecteurs de la LNH ont bifurqué vers Chicago et se braquent de plus en plus sur Jonathan Toews, le capitaine des Blackhawks.

«L'organisation peut se compter chanceuse d'avoir un joueur de ce calibre comme leader et comme capitaine, soutient l'entraîneur-chef Joel Quenneville.

«On note sa progression d'année en année, mais aussi à mesure que la saison avance. Il commence bien, mais toutes les facettes du jeu s'améliorent en cours de route: ses prises de décision, sa possession de rondelle, sa ténacité, sa reconnaissance du jeu...

«Il fait tout pour nous et il est de toutes les situations.»

Au plan statistique, la courbe de progression de Toews dans le premier tiers de saison s'observe surtout dans son nombre de buts.

Avant d'affronter le Canadien, le Franco-Manitobain de 23 ans avait 19 buts en 34 rencontres. Après le même nombre de matchs l'an dernier, il en avait 14. L'année avant ça? Douze. En 2008-09? Neuf.

Un match en particulier démontre à quel point Toews est capable de prendre les choses en charge. Le 25 novembre, les Hawks faisaient face aux Ducks d'Anaheim après avoir subi trois revers consécutifs. Ce soir-là, le jeune centre a explosé avec une performance de cinq points, un sommet en carrière.

Les Hawks ont maintenu une fiche de 9-2-1 à compter de ce moment-là et durant ces 12 rencontres, Toews s'est imposé avec huit buts et 16 points.

Le nouveau Yzerman

À 23 ans seulement, Toews a remporté la Coupe Stanley, a eu un rôle prépondérant dans la médaille d'or canadienne aux Jeux de Vancouver, et est devenu le deuxième plus jeune capitaine de l'histoire de la LNH après Crosby.

«Il est devenu un athlète de niveau international», souligne son agent Pat Brisson.

Les comparaisons avec Steve Yzerman ont augmenté d'un cran cette saison et selon Brisson, elles ne sont pas exagérées.

«C'est toujours difficile de comparer un joueur qui a été là pendant 20 ans et qui est un membre du Temple de la Renommée avec un jeune qui joue depuis seulement trois ou quatre ans, mais on peut se le permettre dans ce cas-ci, affirme l'agent québécois.

«Ils ont des caractères semblables sur la glace comme en dehors. Ils sont tous les deux très fort offensivement, ils excellent en défense et ce sont de bons leaders.

«De plus, quand Stevie est arrivé à Detroit, la situation n'était pas alléchante. Ça lui a pris plus de temps pour que les Red Wings se remettent à gagner, mais à Chicago, ce n'était pas évident à la première saison de Jonathan.

«Yzerman a toujours été son idole, rappelle Brisson. C'est d'ailleurs à cause de lui qu'il porte le numéro 19.»

L'équipe d'abord

Comme de nombreux leaders, Toews n'est pas trop enclin à parler de lui-même et à s'épandre sur sa production offensive. Il préfère parler du retour des Hawks à un niveau semblable à celui qu'ils affichaient lorsqu'ils ont gagné la Coupe.

«Ça va bien jusqu'à maintenant cette année et c'est sûr qu'on veut se donner une chance de gagner, mais si je me reporte à il y a deux ans, je ne pense pas que l'on pensait vraiment à la Coupe Stanley aussi tôt dans la saison, mentionne Toews. On prend les choses une fois à la fois.»

Remporter la Coupe a certes fait grandir l'équipe, mais l'adversité de l'an dernier a aussi eu son effet.

«Même si on a perdu une dizaine de joueurs, l'an dernier, qui faisaient partie de notre équipe championne, on a quand même poussé les Canucks de Vancouver à un septième match en première ronde, a rappelé Toews.

«Les leaders et les meilleurs joueurs de l'équipe ont réalisé à quel point c'tait difficile et qu'on ne pouvait pas prendre pour acquis que ce serait ainsi à toutes les années. Il faut vraiment forcer.»

Des éloges de Campoli

Le défenseur du Canadien Chris Campoli a gardé un excellent souvenir de son court séjour chez les Blackhawks, l'an dernier, et ses yeux s'allument lorsqu'il est question de Jonathan Toews.

«Il est extraordinaire, a dit Campoli. D'abord, c'est un très bon gars. C'est probablement aussi l'un des meilleurs capitaines que j'ai côtoyé. Il a beaucoup de maturité pour un si jeune homme. Il menait par l'exemple à tous les jours. Il disait les bonnes choses quand il le fallait - et ce n'est pas évident d'être celui qui élève la voix quand on est un jeune joueur - mais sur la glace, c'est lui qui ouvrait le chemin. Son ardeur au travail est incomparable.»