Randy Cunneyworth aura maintenant un peu plus de temps pour mettre son empreinte sur l'équipe.

Le successeur de Jacques Martin s'est évidemment limité aux détails les plus pressants lors du duel contre les Devils du New Jersey, samedi, puisque c'est seulement plus tôt dans la journée qu'il a été nommé entraîneur-chef par intérim.

Mais voilà que le Canadien disputera ses six prochains matchs à l'étranger, à l'occasion de ce qui est devenu le traditionnel voyage - en deux temps - de la période des Fêtes. Cunneyworth aura les joueurs à son entière disposition au cours des deux prochaines semaines, hormis le court congé de Noël.

«La bonne chose à propos du fait que nous nous en allons maintenant sur la route, c'est que nous pourrons passer beaucoup de temps en équipe, et que les joueurs seront plus enclins à accorder de l'attention et de la concentration à leur travail», a reconnu Cunneyworth.

«Nous allons probablement en profiter pour organiser un souper d'équipe et passer du temps ensemble», a affirmé Michael Cammalleri.

La bouffée d'air frais qu'apporte la promotion de Cunneyworth, jumelée à ce long voyage, s'avère donc une belle occasion de lancer l'équipe dans une nouvelle direction.

«Nous allons évaluer l'alignement et étudier les changements que nous pourrions apporter. Nous allons chercher à faire en sorte que chacun aura son rôle, et un rôle qui soit permanent», a indiqué le nouveau pilote du CH après le match de samedi. «Et chercher aussi à former un groupe qui veut travailler ensemble.

«Nous voulons avoir quatre trios qui ont chacun leur rôle à jouer, a ajouté Cunneyworth. Si des joueurs ont le sentiment de ne pas mériter le rôle qui leur est donné, ils devront convaincre par leur travail qu'ils méritent autre chose.»

Après une escale à Boston lundi, le CH affrontera les Blackhawks à Chicago mercredi et les Jets à Winnipeg jeudi - ce qui, en passant, permettra à l'équipe d'éviter de jouer un 23 décembre. Le congé de Noël sera suivi d'une excursion à Ottawa face aux Sénateurs, mardi de la semaine prochaine, puis d'un périple de deux matchs en Floride, à Tampa Bay contre le Lightning et à Sunrise contre les Panthers, les jeudi et samedi suivants.

Cunneyworth aura alors le loisir d'instaurer les façons de faire qui lui permettront de se distinguer de Martin. Il en a d'ailleurs fourni quelques indices, samedi, quand il a donné des responsabilités accrues à certains joueurs, dont Lars Eller. Le Danois de 22 ans a connu son match le plus occupé de la campagne face aux Devils avec un temps d'utilisation de 18:25. Il a dépassé le cap des 18 minutes de jeu pour la troisième fois seulement cette saison.

«C'est important d'avoir trois bons trios sur lesquels on peut compter, a affirmé Cunneyworth. Nous avons beaucoup taxé nos deux premiers trios jusqu'ici, notamment en les faisant jouer en avantage et désavantage numérique. Lars est un très bon patineur, Louis Leblanc travaille fort tandis que Mathieu Darche est un joueur qui excelle à jouer en ligne droite. Nous allons continuer de compter sur eux, et même élever nos attentes à leur endroit.

«Et le quatrième trio aura lui aussi son rôle à jouer.»

Un tremplin?

Lors de son long voyage du temps des Fêtes l'an dernier, le Canadien avait présenté une fiche de 2-5-0. Il y a deux ans, quand Martin en était à sa première saison à la barre de l'équipe, le club montréalais avait affiché un dossier de 6-1, alors que tout le monde prédisait un effondrement. Le club avait perdu ses cinq rencontres précédentes (0-4-1).

Ce voyage-là avait finalement relancé le Canadien, et propulsé l'équipe jusqu'en finale d'association. Mais tout cela est évidemment devenu de l'histoire ancienne à la suite du congédiement de Martin, samedi.

Le fait que le CH ait une fiche positive à l'étranger jusqu'ici cette saison (8-6-1) est peut-être un gage d'espoir, toutefois.

«Sur les patinoires adverses, nous réalisons davantage qu'il est nécessaire de jouer du hockey étanche, de faire preuve d'intensité pendant 60 minutes, a noté Eller. Nous le faisons pendant certaines séquences de jeu à domicile, mais nous nous en éloignons trop souvent.»

«J'aimerais nous voir préconiser un style où on s'affirme plus, où on offre du jeu solide et on cherche à se soutenir les uns les autres», a dit Cammalleri en évoquant l'allure que pourrait prendre le CH sous l'égide de Cunneyworth. «Et si quelque chose ne fonctionne pas, il faut chercher à s'en sortir, plutôt que simplement espérer que les choses ne se gâteront pas. Il faut s'affirmer davantage au lieu de simplement vivre d'espoir.»

«Il faut y aller une présence à la fois, et il faut que chacun se regarde dans le miroir et se demande ce qu'il peut faire de mieux», a noté Eller.

Sans Gionta... et Cole?

Le Canadien devra se débrouiller encore un bon moment sans son capitaine Brian Gionta. Celui-ci est resté vague, ce week-end, en ce qui concerne la date d'un éventuel retour au jeu. Il n'a pas voulu promettre qu'il reviendrait sur patins avant la fin de décembre.

«On va s'ajuster au fur et à mesure. Malheureusement, ça va prendre encore un peu de temps», a indiqué celui qui n'a pas joué depuis qu'il s'est blessé lors du match contre les Canucks de Vancouver, le 8 décembre, au Centre Bell. «Nous sommes préparés à toutes les éventualités.»

Le Tricolore a par ailleurs appris de bonnes nouvelles en soirée dimanche, puisque l'attaquant Erik Cole ne sera finalement pas réprimandé par le comité de discipline de la Ligue nationale pour le coup de coude qu'il a servi à la tête d'Adam Larsson, samedi face aux Devils. Il avait écopé d'une pénalité mineure sur la séquence.