Avant le match, Louis Leblanc nous avait fait remarquer que son rêve se poursuit, lui qui croyait devoir retourner à Hamilton après trois matchs avec le Canadien. Mais il est encore là, et hier soir, il en a profité pour marquer son premier but dans la LNH.

Un moment inoubliable pour lui, à n'en point douter.

«Déjà que dans la Ligue nationale, on n'a pas beaucoup de chances de marquer, le fait de pouvoir en marquer un, c'est sûr que c'est spécial», a-t-il admis.

Il n'en parlait pas ouvertement, mais Leblanc avait très hâte de réussir ce premier but chez les grands. «C'est comme un poids de 10 000 livres qui débarque de mes épaules. C'est une pression de moins. J'aurais aimé que ça se passe lors d'une victoire, c'est sûr...»

Même si Leblanc a reçu une ovation monstre à la suite de son but en deuxième, il a dû se contenter d'un rôle de spectateur en troisième, avec une seule présence sur la glace.

«C'est dommage de ne pas avoir eu beaucoup de temps de glace en dernier, mais dans un match serré comme celui-là, je pense que c'est normal», a-t-il ajouté.

Sur le banc, le vétéran Mathieu Darche en a profité pour rassurer son jeune collègue. «J'ai juste dit à Louis que ce but-là, c'est le premier d'une longue série.»

Non loin de là, le vétéran Erik Cole se grattait la tête et se posait des questions à voix haute. En première, Tomas Plekanec avait réussi à marquer un but... qui a été refusé, les arbitres jugeant que Cole avait fait de l'obstruction envers le gardien des Flyers, Sergei Bobrovsky.

Cole n'était pas en colère... mais il n'était pas d'accord avec cette décision non plus. «Ce qui est arrivé, je crois, c'est que le talon de mon patin a touché au gardien... Il y a des choses comme ça qu'on ne peut pas contrôler.»

Cole a par la suite évoqué la fatigue des arbitres pour expliquer ce qu'il a décrit comme une mauvaise décision. «Il ne faut pas oublier, ces gars-là doivent prendre l'avion régulièrement, ils sont toujours en déplacement, et ce n'est pas une vie facile. Ils ont un calendrier très difficile, il faudrait peut-être en parler lors de la prochaine convention collective.

«Mais les arbitres ne sont pas la raison de notre défaite... Nous avons eu nos chances, nous n'avons pas réussi les jeux qu'il fallait. Ça arrive quand les gars font chacun leur propre petite affaire...»

L'entraîneur Jacques Martin n'a pas voulu écorcher les arbitres. «L'arbitrage, c'est pour les deux équipes, c'est pas ça qui a fait la différence», a-t-il tenu à dire.

Hal Gill, lui, a souligné le travail efficace des Flyers. «Nous avons bien joué. Dans une certaine mesure, nous avons fait tout ce que nous voulions faire. Nous nous en sommes tenus à notre plan de match, mais il s'agit là d'une bonne équipe.»

Mike Cammalleri, lui, a ajouté ceci: «Un match en montagnes russes... Ils marquaient un but, on en marquait un. Ça a bien l'air qu'ils ont simplement marqué le dernier et qu'on n'a pas eu le temps de faire revenir le balancier.»