Le meilleur joueur de la Ligue nationale (Sidney Crosby) est sur la touche en raison d'une commotion cérébrale.

Le joueur en tête du classement des marqueurs de la LNH (Claude Giroux)? Commotion cérébrale.

Celui qui mène la ligue cette saison pour le nombre de buts (Milan Michalek)? Idem.

Le défenseur qui se positionnait comme principal prétendant au trophée Norris (Kristopher Letang)? La recrue de l'année la saison dernière (Jeff Skinner)?

Même chose.

Bref, les commotions cérébrales semblent toucher les joueurs élite de la LNH comme jamais auparavant.

Et c'est sans compter Chris Pronger, qui risque de s'ajouter à la liste d'ici la fin de la journée à la lumière de tests qu'il devait subir aujourd'hui à Pittsburgh.

Privés de Giroux et de Pronger, les Flyers de Philadelphie sont particulièrement affligés par les temps qui courent. Mais les hommes de Peter Laviolette gardent le cap, installés au premier rang de l'Association Est avec 41 points.

«Pronger, c'est la Bête, comme on l'appelle dans le vestiaire, et tout comme pour Giroux, on souhaite seulement qu'il revienne au plus vite», a indiqué l'attaquant Scott Hartnell.

Claude Giroux, qui menait la ligue avec 16 buts et 39 points en 28 matchs, s'est blessé samedi soir lorsqu'il a été frappé derrière la tête par le genou de son coéquipier Wayne Simmonds. Le jeune Franco-Ontarien avait chuté et Simmonds a tenté sans succès de l'éviter en sautant par-dessus lui.

«J'ai parlé à Claude hier matin et il se sentait très bien, mais je ne sais pas comment ça s'est passé par la suite lorsqu'il s'est entraîné», a confié Daniel Brière.

Effort de groupe

Giroux s'étant établi comme l'un des meilleurs joueurs de la ligue cette saison, son absence force les Flyers à combler le vide de plusieurs façons.

«Il jouait dans toutes les situations et, soir après soir, il était l'attaquant le plus utilisé, a rappelé l'entraîneur-chef Peter Laviolette. Si on le sort de l'équation, cela prend un effort de toute l'équipe pour compenser.»

L'absence de Giroux et Pronger fera mal, mais la série de six victoires des Flyers suggère que ceux-ci ne manquent pas de ressources. C'est que d'autres joueurs ont pris les choses en main, à commencer par le vétéran Scott Hartnell qui semble en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière.

«Les deux jeunes Québécois qui compensent la perte de Pronger (Marc-André Bourdon et Kevin Marshall) jouent très bien et, de façon générale, on a toujours des gars qui se lèvent pour prendre le flambeau», a observé Hartnell, auteur d'un but à chacun de ses six derniers matchs.

Alors qu'ils tentent de tenir le fort, les Flyers sont contents d'avoir au moins pu retrouver à l'entraînement l'ailier Brayden Schenn, qui lui aussi se remet d'une commotion cérébrale.  

«Je me sens beaucoup mieux aujourd'hui, mais j'ai tenu à donner mes efforts sur de courtes durées», a indiqué le prometteur ailier que les Flyers ont obtenu en retour de Mike Richards.

«Les symptômes ont pratiquement disparu.»

De Crosby à Giroux

Maxime Talbot en est un autre qui prend les bouchées doubles en l'absence de certains gros morceaux. Mardi, face aux Capitals de Washington, il a été l'attaquant le plus utilisé des siens et a pu ajouter un huitième but à sa fiche.

Pour la deuxième fois en deux ans, Talbot voit le meilleur joueur de son équipe tomber au combat en raison d'une commotion cérébrale. Après le cas Crosby à Pittsburgh, il espère ne pas revivre un cauchemar semblable avec Giroux.

«Ça fait peur à tout le monde étant donné qu'on ne sait jamais combien de temps ça prendra pour s'en remettre, a noté Talbot. Mais il faut qu'on demeure optimiste dans le cas de Giroux.»

L'hécatombe vécue durant la dernière année n'a pas pour autant eu comme effet d'inquiéter davantage Talbot. Si le phénomène des commotions cérébrales au hockey est bien réel, dit-il, il est également amplifié par le discours qui l'entoure.

«Les commotions cérébrales ne sont pas nouvelles, c'est juste qu'on en parle beaucoup plus qu'avant. Autrefois, il n'y avait pas autant d'études faites sur le sujet, il n'y a avait pas de médias sociaux... Maintenant, dès qu'une tête est secouée par une mise en échec, on en parle sur Twitter et la reprise est montrée 40 000 fois à la télé.

«Mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire attention. Sidney fait la bonne chose en prenant un peu de repos.»