Le jour où John F. Kennedy a été assassiné, les Beatles faisaient paraître leur deuxième album. N'importe quel autre jour, ç'aurait été l'événement. Mais pas le 22 novembre 1963.

Lundi soir, la planète hockey n'en avait que pour Sidney Crosby. Il semblait rester bien peu de place pour autre chose, fût-ce un bon vieux Bruins-Canadien.

Est-ce un hasard si la rencontre n'a pas eu la charge émotive habituelle?

Or, il a bien fallu que le match se joue, et ça a été au tour du Canadien de faire les frais d'un blanchissage, s'inclinant 1-0 devant le Boston, qui a prolongé à neuf sa série de victoires.

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«Ça a été un match sans histoire où les deux équipes ont cherché à créer de l'offensive. Ils ont pu inscrire un but mais pas nous, a résumé Michael Cammalleri. Cela dit, on a fait du bon travail à limiter leurs chances de marquer en travaillant en unité de cinq en zone défensive. En général, ce genre de prestation est une formule efficace.»

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Le Tricolore a en effet offert une performance sans bavures pour la troisième fois en quatre matchs. Il a limité les champions de la Coupe Stanley à 18 lancers et les Bruins, qui avaient pourtant marqué 5,25 buts en moyenne depuis le début de leur séquence victorieuse, ont rarement pris le contrôle du jeu.

Mais Andrew Ference leur ayant permis de prendre les devants en première lors d'une couverture défensive un peu confuse, les Bruins ont pu se refermer avec un certains succès.

Tant de chances gaspillées

Benoit Pouliot a offert à son ancienne équipe six minutes de supériorité numérique pendant en fin de deuxième période, mais le Canadien n'a pas su en profiter. Les clubs qui ne capitalisent pas sur ce genre d'ouverture s'en sortent rarement indemnes.

Le trio formé de Scott Gomez, Lars Eller et Travis Moen a été au centre de plusieurs attaques, mais des 18 tirs qu'ils ont tentés, quatre ont atteint le filet tandis que 11 autres ont carrément raté la cible.

Eller, qui selon son entraîneur doit améliorer sa vitesse d'exécution, a loupé quelques excellentes chances de marquer avec des tirs mal cadrés.

«En tant qu'ailier, j'ai pris la résolution de tirer plus souvent, a mentionné Eller un peu désemparé. On a créé beaucoup de choses ce soir. Les buts vont finir par venir.»

Mais tout cela ne devrait rien enlever au brio de Tim Thomas, intraitable devant la cage des Bruins.

«Il nous a mystifié parce que ce soir, j'estime que c'est nous qui avons exercé de la pression durant la majorité de la soirée», a signalé Carey Price, qui n'a accordé que 16 buts à ses 11 dernières sorties.

«Mais là, il faut qu'on se mette à aligner des victoires, a ajouté Price. On en gagne, on en perd une... On arrive à se maintenir au classement, mais il va falloir qu'on se crée une séquence gagnante si l'on veut annuler la série de six défaites subies plus tôt cette saison.»