C'est clair, la mise en échec de Milan Lucic au gardien de but Ryan Miller, samedi à Boston lors d'un match entre Bruins et Sabres de Buffalo, n'a pas fini de faire jaser.

Pendant que les DG de la ligue, réunis à Toronto hier, se demandent quoi faire, certains gardiens de la LNH ne savent plus trop s'ils sont vraiment protégés ou non par les règlements du circuit.

Carey Price est du groupe.

«Il y a cette zone grise présentement, a fait valoir le gardien du ch après l'entraînement du matin, hier. Ce qui est arrivé à Boston entre Lucic et Miller, c'est un jeu qui est dur à juger. Moi en tout cas, si je joue la rondelle et que je vois un gars foncer sur moi de cette façon, je m'attends à être frappé. Mais en même temps, la ligue est censée protéger les gardiens. Ce n'est pas si clair.»

Price ne s'attendait pas à ce que Lucic soit suspendu... parce qu'il a déjà été mis en échec de cette manière lui aussi. «Je pense que Lucic aurait pu éviter Ryan Miller... La plupart des gars savent qu'on ne frappe pas le gardien. Je ne croyais pas à une suspension, parce que j'ai déjà été frappé comme ça auparavant, et le gars n'avait pas été suspendu. C'était un jeu similaire.»

Price faisait référence à l'attaquant Cam Janssen, qui l'avait frappé solidement au Centre Bell en 2010. Janssen, alors un attaquant des Blues de St. Louis, s'en était tiré sans la moindre suspension.

«Il y a une limite, on ne devrait pas non plus pouvoir renverser un gardien comme ça, a ajouté Price. J'espère que cette décision (Lucic) ne viendra pas donner le feu vert à tous ceux qui veulent faire pareil.»

L'ailier Erik Cole, lui, estime que tous les joueurs de la ligue sont parfaitement au courant des règlements. «On doit faire un effort pour se tasser de là si jamais on arrive en vitesse vers le gardien. C'est toujours comme ça que les arbitres nous ont habitués.»

Ceci dit, que penser de tous ces gardiens qui, soudainement, pourraient se mettre à jouer la comédie si jamais les règlements étaient plus sévères? Cole a d'ailleurs croisé un de ces gardiens comédiens en la personne de Jhonas Enroth, des Sabres, lundi soir au Centre Bell...

«Ce sont des choses qui arrivent, a répondu l'attaquant du Tricolore en souriant. Peut-être que j'aurais dû prendre un autre chemin et éviter d'arriver à lui. Nos patins se sont touchés, c'est certain.»