Le synchronisme est trop beau pour être vrai.

Le propriétaire Darryl Katz vient d'arracher près de 500 millions en fonds publics municipaux qui ouvrent la voie à la construction d'un nouvel aréna pour ses Oilers d'Edmonton.

Si tout se déroule comme prévu, le nouvel amphithéâtre ouvrira ses portes en 2015. À ce moment-là, guidés par trois jeunes remplis de talent, les Oilers devraient être de sérieux prétendants à la Coupe Stanley.

«C'est plaisant pour les fans, qui ont été extrêmement patients avec nous», indique l'entraîneur-chef des Oilers, Tom Renney.

«Nous leur avons présenté la façon dont nous voulions reconstruire et redéfinir notre identité, et ils ont compris que ça ne se faisait pas du jour au lendemain.»

Cette reconstruction, baptisée «le changement d'huile» en Alberta, a pris le visage d'un trio que certains surnomment «Kids in the Hall». Jordan Eberle et Taylor Hall ont terminé respectivement premier et deuxième marqueurs des Oilers, l'an dernier, et voilà qu'ils gravitent maintenant autour d'un nouveau joueur de centre, la recrue Ryan Nugent-Hopkins, premier choix universel en juin dernier.

C'était la deuxième année de suite que les Oilers se prévalaient du tout premier choix au repêchage. Comme quoi, à l'instar de l'industrie pétrolière, c'est depuis les bas-fonds qu'on puise les plus grandes richesses!

«C'est très agréable pour Jordan et moi de se faire alimenter par un passeur de ce niveau, mais ses talents de marqueur sont sous-estimés», soutient Hall.

Renney décrit ses trois jeunes attaquants comme des élèves à l'écoute, faciles à diriger, et à qui il ne veut rien ôter de leur créativité.

«Ma plus belle surprise fut de constater combien Nugent-Hopkins était soucieux de son jeu défensif et à quel point il était intelligent dans cette facette du jeu. À mes yeux, c'est peut-être l'élément qui a confirmé sa place chez nous.»

Oui, car ce n'était pas acquis d'avance que le «Nuge» s'accrocherait à la Ligue nationale à 18 ans. Il est encore très frêle à 6'1 et 175 livres, et d'aucuns croyaient qu'il retournerait à Red Deer pour une autre saison.

Si Nugent-Hopkins a encore quelque chose d'un cure-dent sur patins, il a visiblement surmonté l'obstacle, car il vient à égalité avec le vétéran Ryan Smyth au premier rang des marqueurs de l'équipe.

«Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en commençant la saison. Mais ça va très bien pour toute l'équipe et je ne n'aurais pu espérer un meilleur commencement pour nous à l'occasion de mes débuts dans la LNH», explique Nugent-Hopkins, qui vit son tout premier voyage en tant que joueur de la LNH.

Du talent et de la compétitivité

Les trois jeunes se connaissent depuis un certain temps, Nugent-Hopkins ayant joué dans le junior contre Eberle tandis que Hall et Eberle ont évolué ensemble au sein d'Équipe Canada junior avant de se retrouver chez les Oilers.

«Notre âge favorise la chimie entre nous, surtout à l'extérieur de la patinoire, soutient Hall. Ça facilite nos rapports. Peut-être qu'inconsciemment, les choses vont bien sur la glace parce qu'on est de bons amis et que l'on sait de quel bois chacun se chauffe.»

Renney a réuni ses trois blancs-becs dès le camp d'entraînement et a pu constater leur complicité. Les victoires se faisant rares en début de calendrier, il a réuni ce trio au sixième match de la saison et les bénéfices n'ont pas tardé à se manifester.

«Ce trio-là insuffle de l'énergie à notre équipe de façon constante, explique Ryan Smyth. Ce ne sont pas des hauts choix de repêchage pour rien. Ils ne se distinguent pas seulement par leur talent, mais aussi par leur niveau de compétition. Chacun apporte un élément différent.»

La reconstruction va bon train à Edmonton. Peut-être même va-t-elle un peu plus vite que prévu. C'est bientôt un autre genre de construction qui va commencer bientôt, celle d'un toit pour tout ce beau talent.

Les gens d'Edmonton trouveront la facture salée, mais il n'y a rien que la victoire ne saurait régler...