Levez la main ceux qui pensaient que la seconde plus longue séquence de victoires en octobre appartiendrait aux Sénateurs d'Ottawa.

C'est bien ce qu'on pensait.

Survivant à un début de saison pénible (1-5) et à des performances ordinaires du gardien Craig Anderson (moyenne de 3,80 et taux d'efficacité de ,880), les Sénateurs ont surgi en alignant six victoires, une séquence qui a été interrompue mardi à Boston.

«Si l'on veut connaître du succès, il faut user l'adversaire, gagner les matchs serrés et ceux qui se décident en prolongation», a expliqué Jason Spezza, qui mène les siens avec six buts et 15 points en 13 rencontres.

Or, cinq de ces six victoires ont été remportées par la marge d'un but, deux d'entre elles se sont décidées en tirs de barrage et une autre a vu les Sénateurs combler un retard de trois buts en troisième période face aux Rangers de New York.

On peut voir le verre à moitié plein et louer l'acharnement de l'équipe, dont l'humeur est nettement meilleure sous Paul MacLean qu'elle ne l'était sous les ordres de Cory Clouston.

Mais on peut aussi voir le verre à moitié vide et se dire qu'une telle cadence ne saurait durer. Surtout pas en l'absence de Daniel Alfredsson, qui est hors de combat en raison d'une commotion cérébrale.



Quel genre d'absence pour Alfie ?


Victime d'un coup d'épaule à la tête de Wojtek Wolski que la LNH a décidé de ne pas punir, Alfredsson se console en se disant qu'au moins, il n'a pas de maux de tête.

«Sauf que je ressens des symptômes dès que je m'occupe trop, de sorte que je ne me suis pas entraîné depuis samedi, a toutefois noté le capitaine des Sénateurs.

«Jusqu'à ce que cela disparaisse, on ne pourra pas déterminer une date de retour.»

Gentleman devant la décision de Brendan Shanahan - «j'aurais peut-être pu éviter ce contact si j'avais été plus attentif», a-t-il dit - Alfredsson peut compter sur l'indignation de ses coéquipiers.

«Ce coup-là ressemblait à celui de David Steckel sur Sidney Crosby, a déploré le colosse Zenon Konopka.

«Nous n'avons pas notre capitaine et ça nous tue. En plus, il n'y a eu ni sanction ni rétribution. Nous ne sommes pas de bonne humeur dans ce vestiaire. Pas de bonne humeur envers la ligue, ni envers les Rangers ni envers Wolski.»



La maturité de Spezza



Alfredsson est donc sur la touche et il faut que quelqu'un prenne le relais.

C'était entendu chez les Sénateurs à l'aube de la saison, mais on s'attend désormais à ce que Jason Spezza se lève.

«Nous lui avons confié un rôle de leadership cette année parce que nous avons plusieurs jeunes joueurs et que nous croyons qu'il peut montrer l'exemple sur une base régulière», a expliqué le directeur général des Sénateurs, Bryan Murray.

«À mes yeux, c'est une progression naturelle, réplique Spezza. Je n'ai pas changé mon approche, mais je comprends maintenant que je dois aider les autres et que je ne peux plus me préoccuper seulement de mon jeu individuel.»

Spezza a inscrit sept points en avantage numérique depuis le début de la saison, aidant à faire des Sénateurs la meilleure équipe de la ligue dans le domaine.

Le centre de 28 ans semble voir amorcé un virage dans sa carrière qui, selon Bryan Murray, témoigne de sa maturité.

Le principal intéressé, lui, se dit heureux à Ottawa et heureux de s'impliquer davantage durant cette période transitoire.

«En resignant à Ottawa (en 2007), je savais que ce serait difficile de garder tout le monde en raison du plafond salarial, explique Spezza. Sauf que nous avons une chance de faire une reconstruction rapide. Nous avons d'excellents jeunes comme David Rundblad et Jared Cowen qui deviendront nos pierres d'assise pour très longtemps.

«Et puis, notre masse salariale n'est pas très élevée. Si nous parvenons à nous maintenir dans la course, on aura la marge de manoeuvre pour améliorer l'équipe.»