L'accident d'un avion russe qui a coûté la vie à 44 personnes, dont une équipe de la Ligue continentale de hockey, le 7 septembre dernier, a été causé par une erreur de pilotage.

Les enquêteurs affirment que cet accident s'est produit parce qu'un pilote a activé accidentellement les freins pendant le décollage et a ensuite fait lever l'appareil trop brusquement, entraînant sa chute.

Le Yak-42 s'est écrasé en flammes près de la ville de Iaroslavl sur les rives de la Volga, à 240 km au nord-est de Moscou.

Il s'agissait de l'un des pires accidents d'avions à survenir dans le monde du sport, provoquant un état de choc en Russie et chez les amateurs de hockey.

Parmi les morts figuraient 36 joueurs du Lokomotiv de Iaroslavl, dont d'anciens joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH). L'entraîneur-chef d'origine canadienne Brad McCrimmon a également péri.

Le seul joueur qui a survécu à l'écrasement est plus tard décédé des suites de ses brûlûres. Il y a eu un seul survivant, un ingénieur de vol.

Alexei Morozov, qui a mené l'enquête, a dit que l'équipage avait tout de même le temps d'arrêter le décollage de façon sécuritaire, quand on a réalisé qu'il y avait un problème.

Il a blâmé le propriétaire de l'avion, Yak-Service, pour ne pas avoir respecté les standards de sécurité et ne pas avoir donné de formation suffisante à l'équipage. La compagnie a été fermée en septembre par les autorités russes fédérales en matière d'aviation, après qu'une vérification ait révélé de flagrantes violations.

Morozov a dit que les deux pilotes avaient volé dans un différent type d'avion, avec un cockpit légèrement différent, et qu'ils n'avaient apparemment jamais appris la façon correcte de placer leur pieds lors du décollage.

Il a dit que dans le Yak-42, comme dans presque tous les autres avions russes et occidentaux, le pilote guide l'avion en appuyant sur la partie basse des pédales, et active les freins en appuyant sur la partie supérieure.

Mais plutôt que de placer leurs talons sur le plancher du cockpit, comme l'exigent les règles, l'équipage a laissé ses pieds reposer sur les pédales - activant les freins par inadvertance, ce qui a ralenti l'avion lors du décollage. Ils ne se sont pas rendus compte tout de suite qu'ils mettaient les freins, puis ont fait l'erreur fatale de ne pas arrêter le décollage, a dit Morozov.

Morozov a ajouté que la condition médicale du deuxième pilote, et les médicaments prohibés qu'il a utilisés, ont contribué au désastre. Il a dit que la maladie du pilote n'a pas été décelée lors de la certification médicale officielle, mais diagnostiquée par un médecin privé que le pilote a consulté de son propre chef.

L'avion avait déjà dépassé la moitié de la piste de 3000 m quand l'équipage a tenté sans succès de le soulever. Ils ont appuyé sur le volant pour tenter de faire décoller l'avion, mais ils ont en même temps mis encore plus de pression sur les freins.

L'avion a filé au-delà de la rampe et a parcouru 400 m sur le gazon avant de décoller. Le décollage a été si prononcé que l'aile a heurté le sol et l'avion s'est écrasé aux abords de la rivière Volga, à 240 km au nord-est de Moscou. L'équipe se rendait à Minsk, au Bélarus, pour ce qui devait être son premier match de la saison dans la KHL.

L'écrasement a soulevé de nouvelles craintes sur le niveau de sécurité des avions russes, et le président a suggéré de remplacer tous les avions de l'ère soviétique par des avions fabriqués en Occident.

Des experts de l'industrie avancent toutefois qu'il n'y a pas que l'âge des avions à blâmer dans de récentes catastrophes mais une combinaison de facteurs, dont de la formation inadéquate pour l'équipage, des aéroports qui se dégradent, un manque de rigueur des contrôles gouvernementaux et la négligeance généralisée des questions de sécurité dans la quête des profits.