Quand Claude Julien était entraîneur-chef à Montréal, il ne cessait de parler des «petites choses» nécessaires au succès d'une équipe. Il doit trouver que ses Bruins ne les font pas par les temps qui courent!

Mais le Canadien, lui, a corrigé le tir dans une multitude de facettes au cours de la dernière semaine, et ces petites choses sont visibles dans les trois zones de la patinoire.

«Lors de nos trois dernières victoires, les unités spéciales ont été l'une des clés de notre succès, a d'abord pointé Carey Price. Les deux unités ont été excellentes et nous ont aidées à changer le vent de côté.»

Depuis le congédiement de Perry Pearn, c'est Randy Ladouceur qui prend charge de l'infériorité numérique tandis que Randy Cunneyworth s'occupe désormais de l'attaque à cinq.

L'attaque massive a connu son premier match de deux buts cette saison, samedi, face aux Bruins, alors que l'infériorité numérique a écoulé, lors des trois derniers matchs, 10 des 11 punitions. Sa seule incartade est survenue lorsque Tomas Plekanec a marqué dans son propre filet lors d'une mise en jeu.

Une meilleure transition

À forces égales, on constate que le Canadien passe maintenant moins de temps dans sa zone et qu'il donne moins de deuxièmes chances de marquer à l'adversaire.

«Nos attaquants exercent une excellente pression arrière sur les joueurs adverses qui transportent la rondelle, ce qui permet à nos défenseurs de rester dans le haut de la zone, a expliqué Price. De cette façon, nos défenseurs peuvent rapidement relancer la rondelle et nous faire sortir de la zone. Tout ce temps passé en territoire offensif part de là.»

Et cette relance, ajoute Brian Gionta, a été bonifiée récemment par le fait que les joueurs sont moins éparpillés sur la glace.

«On parlait plus tôt cette saison d'offrir un meilleur support au porteur de la rondelle, a signalé le capitaine. Quand on se déplace et qu'on est plusieurs à rester proches du porteur, cela lui donne plus d'options. Ça fait reculer les défenseurs adverses et ça donne l'impression qu'on fonce plus rapidement.»

Moins de tirs d'un côté, plus de l'autre

Dans chacune de ses trois dernières victoires, le Canadien a dominé l'adversaire au nombre de tirs bloqués. Jaroslav Spacek a fait plus que sa part avec 18 tirs bloqués durant cette période.

Quand le CH bloque plus de tirs que ses opposants, sa fiche est de 4-2 cette saison. Lorsqu'il en bloque moins, elle est de 0-3-2.

L'intervention des défenseurs dans les lignes de tir fait en sorte que Carey Price est confronté à moins de tirs. C'est probablement l'un des facteurs expliquent pourquoi le Tricolore a atteint le filet plus souvent que son adversaire dans huit des 11 premiers matchs.

Ce n'est pas une statistique qui a l'habitude d'avantager le Tricolore, mais cela fait partie des bonnes habitudes à prendre pour se donner des chances de gagner. D'ailleurs, l'équipe a remporté ses trois derniers matchs en tirant plus souvent sur le filet adverse.

À ce chapitre, le réveil d'Erik Cole a donné le ton. À partir de la défaite de lundi dernier, face aux Panthers de la Floride, il a enligné trois matchs de suite avec six lancers, avant d'en ajouter quatre autres, samedi, face aux Bruins.

Les yeux de David Desharnais s'écarquillent lorsqu'il est question de Cole.

«Il est gros, mais c'est la vitesse avec laquelle il fonce au filet qui fait la différence, a noté Desharnais. Il est incroyable. Il fait reculer les défenseurs et ça ouvre beaucoup le jeu.»

Encore du travail à faire

On note également un progrès au chapitre des mises en jeu. L'arrivée de Petteri Nokelainen n'est pas passée inaperçue puisque le Finlandais a remporté 58% d'entre elles depuis qu'il endosse l'uniforme tricolore. Jacques Martin n'hésite pas à l'utiliser dans des situations corsées.

Quelle amélioration par rapport à Andreas Engqvist!

Desharnais en est un autre qui semble avoir repris du poil de la bête au cercle de mise en jeu avec un taux de succès de 56% lors des trois dernières rencontres. « Ça ne fait que deux matchs où ça va vraiment bien, mais il va y avoir d'autres périodes où ça va aller moins bien, a-t-il tempéré. L'important c'est d'aller chercher un peu de constance à ce niveau-là. »

Voilà donc autant de départements dans lesquels l'exécution s'est améliorée au fil de la dernière semaine. Mais comme l'a rappelé Jacques Martin après la victoire de samedi face aux Bruins, il reste beaucoup de pain sur la planche.

Les quelques jours de répit permettront au Canadien de parfaire davantage leur exécution. Ils permettront aussi à Max Pacioretty de soigner sa blessure au poignet qui semble l'ennuyer quelque peu.

La pause pourrait également être bénéfique pour Scott Gomez, qui ne patine pas encore avec l'équipe... et qui vient de voir son équipe récolter sept points sur une possibilité de dix depuis qu'il est sur la touche.