L'an dernier, Rich Peverley avait mis du temps à mettre des points au tableau à son arrivée avec les Bruins de Boston. Nathan Horton aussi a mis une demi-saison avant de s'acclimater à son nouvel environnement et à trouver une certaine régularité.

La méthode ayant fonctionné avec d'autres, Claude Julien a donc décidé de l'appliquer aussi à Benoit Pouliot. «On va donner à Benoit la chance de démontrer qu'il peut jouer au sein de notre équipe, a-t-il indiqué. Parfois ça peut prendre du temps. Mais notre organisation a l'habitude d'être patiente avec ses nouveaux joueurs.»

Le talentueux mais énigmatique Franco-ontarien a signé cet été un contrat d'un an avec les Bruins. Le départ de Mark Recchi et Michael Ryder, deux autres anciens du Canadien, lui ont ouvert la porte afin qu'il contribue à maintenir chez les Bruins trois trios dangereux en attaque.

Pouliot apprécie non seulement la clémence de ses patrons, mais aussi le niveau de communication que maintient Claude Julien avec lui.

«En arrivant ici, il fallait que je me familiarise avec un système de jeu différent auquel les autres étaient déjà habitués. Je ne veux pas trop mélanger les choses avec ce qui m'est arrivé lors des saisons précédentes et me contenter de m'insérer dans le moule des Bruins.

«L'entraîneur-chef et ses assistants m'en parlent beaucoup, ils soulignent des détails, me montrent beaucoup de vidéo...»

Tout cela ne s'est pas encore traduit par de la production offensive. Après avoir été laissé de côté lors du match d'ouverture, Pouliot a participé aux sept suivants sans inscrire un seul point.

«Les chiffres ne sont pas là, mais Benoit travaille fort, a indiqué Julien. Il a eu de nombreuses chances de marquer, il crée des choses sur la glace et devient de plus en plus à l'aise.

«S'il y a quelque chose que je ne peux pas critiquer, c'est son application au travail. Il travaille fort, il patine avec intensité et il est compétitif. Avec le temps, il va débloquer.»

Si les Bruins démontrent de la patience avec Pouliot, le Québécois Jordan Caron est forcé de faire la même chose puisqu'il doit attendre qu'un coéquipier tombe au combat ou que l'entraîneur perde patience avec l'un d'eux pour enfin voir de l'action.

«Les Bruins m'ont demandé de me trouver un appartement à Boston, mais le fait que j'aie un contrat à deux volets et que le club-école n'est qu'à 45 minutes d'ici fait en sorte que je pourrais être appelé à retourner dans la Ligue américaine, surtout si je suis laissé de côté durant une longue séquence avec les Bruins», a précisé la recrue de 20 ans.