On peut résumer le match de mardi soir en quelques mots: un gardien en feu, des visiteurs qui profitent de la moindre chance, et des joueurs en rouge qui ont commis quelques erreurs de trop.

Voilà, en gros, comment ça s'est passé, sur la glace du Centre Bell. Les 21 273 partisans ont vu le Canadien dominer par grands bouts, mais au bout du compte, ce sont les Sabres de Buffalo qui ont quitté la place avec une victoire de 3-1.

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En tout, le Canadien a lancé 41 fois sur le gardien des Sabres, Ryan Miller. Un seul joueur a pu le battre, le défenseur Raphael Diaz en deuxième période, qui a brillamment joué de patience sur le jeu. Sinon, Miller n'a rien donné de bon aux membres du CH, enchaînant les petits miracles à un rythme fou.

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Modeste et réservé, le gardien des Sabres n'avait pas le goût de célébrer sa propre performance au terme du match, préférant les «nous» aux «je».

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«Ils étaient tellement motivés en partant, nous avons été pris au piège et nous les avons regardés jouer un peu, a expliqué Miller. Ça nous a pris du temps avant de nous mettre en marche. Mais le hockey, c'est un jeu de 60 minutes...»

Deux erreurs

En effet. Même avec cette mince avance de 1-0, le Canadien semblait un peu fragile, et deux erreurs ont coulé l'équipe: un rebond bien juteux offert par le gardien Carey Price en milieu de deuxième, qui s'est transformé en but pour le défenseur Jordan Leopold, puis un dégagement refusé à Josh Gorges en toute fin de deuxième période. Thomas Vanek, oublié fin seul à la droite de Price, a enchaîné avec un solide tir en haut du filet pour faire 2-1. En plein le genre de but qui coupe les ailes d'un club...

«Quel beau jeu, a commenté Ryan Miller. Vanek fait souvent ça, réussir des buts quand il n'y a pas beaucoup d'espace. Je voyais Carey Price qui n'était pas content, mais il n'y pouvait pas grand-chose.»

En tout, Price a reçu 23 lancers, le dernier but étant compté dans un filet désert.

Encore une fois, le jeu de puissance du CH (il serait si facile de parler de jeu d'impuissance, mais on va se garder une petite gêne pour l'instant) n'a pas aidé la cause. Mardi, c'est un gros 0 en 5 que le Canadien a récolté à cinq contre quatre.

L'entraîneur Jacques Martin a tenté de trouver des aspects positifs malgré tout.

«La différence a été leur gardien de but, a-t-il affirmé. Il a été un joueur dominant. On a joué le genre de match qu'il fallait et, des fois, on ne contrôle pas le résultat final. On a eu 18 chances de marquer... Si on joue de cette façon à chaque soir, on va gagner une bonne partie de nos matchs.»

Le capitaine Brian Gionta était d'accord.

«Nous avons certes offert le genre d'effort qu'on espérait... Nous avons fait ce que nous voulions en possession de la rondelle et c'est d'autant plus difficile d'encaisser un revers dans ce temps-là.»

Dans la défaite, le Canadien retiendra tout de même la performance de Max Pacioretty, fort solide avec neuf tirs, et le jeu du défenseur Alexei Emelin qui s'est, entre autres, permis une grosse mise en échec sur Luke Adam.

Mais cette soirée était celle de Ryan Miller, et les joueurs du Canadien n'y pouvaient strictement rien.

«En ce qui concerne notre jeu avec la rondelle, ce fut l'un de nos pires matchs, a laissé entendre l'attaquant québécois des Sabres, Jason Pominville. Ryan a volé celle-là.»