Ça devait être une journée spéciale pour Winnipeg. Le retour des Jets après une longue absence de 15 ans, un gros match d'ouverture au MTS Centre, face au Canadien de Montréal et devant une salle comble de 15 004 fans... Eh bien, la journée ne fut pas si spéciale que ça.

C'est le Canadien qui s'est chargé de gâcher le party, en rinçant les favoris de la foule par la marque de 5-1. Messieurs Cammalleri, Plekanec, Weber, Moen (oui Travis Moen) et Pacioretty se sont chargés de couper le souffle à une foule qui était pourtant très, très bruyante en début de match.

Malgré cette rince et cette fin de party plutôt brutale, les partisans des Jets sont restés dans leurs sièges jusqu'à la fin, au point de se lever et d'accorder une bruyante ovation à leurs favoris dans la dernière minute de jeu.

«C'était incroyable, on savait qu'on allait avoir l'appui de nos partisans, il faut maintenant se ressaisir et se regrouper afin de connaître du succès», a résumé Chris Thorburn, attaquant des Jets.

Le jeune Mark Scheifele, lui, n'en revenait toujours pas au terme du match. «Ce fut un honneur pour moi que de disputer le premier match de la nouvelle histoire des Jets, je vais m'en souvenir toute ma vie», a dit le joueur de centre.

Ce grand retour du hockey à Winnipeg voulait aussi dire grande visite: le premier ministre Harper, le commissaire Bettman ainsi que plusieurs anciens joueurs des Jets ont assisté au match.

Les partisans, eux, ont envahi les rues du centre-ville plusieurs heures avant le début de la rencontre, la plupart portant les nouvelles couleurs du club.

Mais le Canadien n'a pas voulu participer à la fête. Le match était à peine commencé que Mike Cammalleri déjouait le gardien Ondrej Pavelec d'un solide tir. Plekanec a fait 2-0 en deuxième.

Nik Antropov s'est chargé de s'offrir une place dans le grand livre des questions de hockey, en devenant l'auteur du premier but de l'histoire des nouveaux Jets, en début de troisième période. Mais le Canadien a ensuite ajouté trois buts, dont un but poétique de l'étonnant Travis Moen en échappée.

«Notre premier but a été important, ça nous a permis de sortir un peu la foule du match, a expliqué le gardien Carey Price, qui a arrêté 30 tirs. C'était bruyant dans la place, c'était intense aussi... mais c'est bruyant comme ça à Montréal chaque semaine!»

Il n'y a pas eu que des bonnes nouvelles dans le camp montréalais dimanche. Deux joueurs, le défenseur Jaroslav Spacek et l'attaquant Mike Cammalleri, sont tombés au combat, et n'ont pu terminer la rencontre.

Spacek a été blessé en début de match, et l'équipe, fidèle à ses habitudes, n'a pas voulu dévoiler la nature exacte de la blessure. Cammalleri, lui, a été coupé à la jambe gauche par le patin de Yannick Weber, et a dû quitter en vitesse lors de la première période.

Une rumeur a circulé à l'effet que Cammalleri aurait à rater deux semaines de jeu, ce que n'a pas voulu confirmer la direction du Canadien. «Lui et Spacek vont être examinés lundi à Montréal, on va en savoir plus par la suite», s'est limité à dire l'entraîneur Jacques Martin.

Par l'entremise d'un porte-parole, le directeur général Pierre Gauthier a fait savoir qu'il n'y avait «rien de dramatique» dans le cas de Spacek, comme dans le cas de Cammalleri.

Le Canadien disputera son prochain match jeudi soir au Centre Bell, contre les Flames de Calgary.