La scène se passe dans les premiers jours du camp d'entraînement.

Erik Cole vient de se retirer au vestiaire après l'entraînement et il reprend son souffle, assis à sa case.

Le Suisse Alain Berger passe devant lui. «Hey Berge!», lance Cole.

Un préposé à l'équipement s'approche de son casier et ajuste une pièce. «Thanks, Pat», laisse tomber le robuste ailier.

À côté de lui, le jeune Olivier Archambault se dévêt et laisse voir des sous-vêtements roses. Cole échange des clins d'oeil avec d'autres coéquipiers amusés. Puis, lorsque Archambault se lève pour aller dans l'antichambre du vestiaire, Cole l'interpelle.

«Tu ne peux pas faire ça, Arch», lui lance-t-il.

La recrue de 18 ans répond avec un haussement d'épaules gêné, l'air de dire qu'il n'y peut rien.

«Dire qu'il s'inflige ça à lui-même...», ajoute Cole en s'adressant à un autre joueur.

Il connaissait le nom de tout le monde

On devine que Cole n'en est pas resté là et qu'il a continué de railler Archambault par la suite. Mais même des sous-vêtements roses ne devraient pas nous faire oublier l'essentiel: au début du camp d'entraînement, Erik Cole connaissait déjà le nom de tout le monde.

«Je ne suis pas un gars gêné du tout, et j'ai appris il y a longtemps que les jeunes appréciaient cela quand des plus vieux allaient vers eux et les aidaient à se sentir à l'aise, explique-t-il. On ne veut pas qu'ils marchent sur des oeufs au sein de l'équipe.»

Avec les Hurricanes de la Caroline, Cole avait pris la recrue Jeff Skinner sous son aile.

«C'est un jeune timide et renfermé, et il avait besoin d'être mis à l'aise, a expliqué Cole. Tout comme lui, j'étais la seule recrue des Hurricanes l'année où je suis arrivé. Des gars comme Ron Francis, Tom Barrasso et Rod Brind'Amour avaient été formidables.

«Des vétérans l'ont fait pour moi quand j'étais jeune, et c'est à mon tour de rendre la pareille.»

Une bougie d'allumage

Le caractère extraverti de l'ailier de 32 ans simplifie son intégration au sein du Tricolore. Mais Cole entend quand même profiter de ces quelques journées d'activités d'équipe pour raffermir son lien avec les autres.

«À la maison, les joueurs ont des familles et des responsabilités alors que dans un contexte comme celui-ci, où nous sommes plus isolés, on peut s'occuper les uns des autres et se balader ensemble», fait-il valoir.

Chris Campoli, un autre nouveau visage chez le Tricolore, est dans un état d'esprit semblable. Il estime qu'à la façon dont les événements se sont enchaînés pour lui, cette retraite fermée n'aurait pu avoir lieu à un meilleur moment.

Mais il n'y a pas que les nouveaux joueurs qui trouvent leur compte dans ces activités de ralliement.

«Chaque année, il y a quelque chose qui reste de ces quatre journées, observe Josh Gorges. Sans donner d'exemple, ça peut être autant un événement qu'une chose qu'un joueur a dit - une blague ou un truc sérieux - qui devient la bougie d'allumage de la saison.

«Et ça reste avec nous durant toute la campagne.»