Embauché par le Canadien à titre de joueur autonome, Chris Campoli est un défenseur honnête qui présente de belles aptitudes offensives. Croisé sur la galerie de presse hier, un dépisteur professionnel proche des Blackhawks assurait d'ailleurs que les champions de la Coupe Stanley en 2010 voulaient le garder à Chicago. Ils n'étaient toutefois pas prêts à lui verser les 2,5 millions accordés par un arbitre l'été dernier. Ils n'étaient pas prêts non plus à lui verser le 1,75 million que le Canadien lui donnera cette année.

Cela dit, le fait que Campoli sorte du salon où il attendait un contrat encore hier, qu'il arrive au camp d'entraînement aujourd'hui et qu'il tente d'atteindre un niveau de forme physique suffisant pour amorcer la saison le 6 octobre à Toronto représente une mauvaise nouvelle pour le Canadien.

Pas que Campoli soit mauvais. Il a connu sa meilleure saison 9 buts et 34 points en 80 matchs à sa première année dans la LNH en 2005-2006. Depuis, ses statistiques et surtout le nombre de matchs disputés ont fluctué à la baisse. Il est aussi précédé par la réputation de ne pas compter que des amis dans les vestiaires des Islanders de New York et des Sénateurs d'Ottawa avec lesquels il a joué avant d'être échangé aux Hawks à la date limite des transactions.

Le fait que Campoli débarque sans crier gare et qu'il puisse se retrouve au sein de la brigade défensive régulière attise les soupçons selon lesquels l'absence d'Andrei Markov pourrait se prolonger bien au-delà du début de la saison. Sans oublier que P.K. Subban a déclaré forfait une fois encore hier et qu'il n'a disputé qu'un match préparatoire jusqu'à maintenant. Une autre source d'inquiétude que le Canadien est loin d'apaiser en imposant la loi du silence quant à l'état de santé de ses nombreux joueurs blessés.

Sur le strict plan du hockey, l'arrivée de Campoli démontre aussi que le Canadien est moins bien nanti qu'on le croyait en relève. Yannick Weber, qui croyait peut-être avoir un poste assuré ce qui expliquerait, sans l'excuser, son manque d'intensité depuis le début de camp, se retrouve derrière Campoli. Comme Woywitka et Diaz embauchés au cours des derniers mois.

Cette embauche démontre aussi que Roman Hamrlik aurait été bien utile à Montréal cette année. Il y serait d'ailleurs toujours s'il n'avait pas exigé un contrat de deux ou trois saisons. Et le salaire? 1,75 million, c'est beaucoup d'argent pour un gars qui attendait un contrat à la maison. Mais Pierre Gauthier a dépensé de l'argent qu'il pouvait se permettre de dépenser sans avoir à offrir un espoir ou un choix au repêchage comme il aurait été contraint de le faire s'il avait transigé une fois la saison commencée.