Il est temps que vienne la vague de coupures prévue après le match de lundi soir au Centre Bell. Car si le Tricolore veut se donner l'habitude de gagner, il a intérêt à consolider ses actifs et à se mettre au travail.

Le Tricolore a connu une soirée misérable au plan des unités spéciales, dimanche à Halifax, accordant deux buts à l'attaque à cinq des Bruins de Boston et deux autres alors qu'il avait lui-même l'avantage d'un homme, en route vers une défaite sans appel de 7-3.

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«Ce n'était vraiment pas beau, a résumé Mathieu Darche. On a eu ce qu'on méritait. Il faut batailler plus que ça.»

Les deux buts inscrits en désavantage numérique par Daniel Paillé et Zdeno Chara - les quatrième et cinquième filets des Bruins - ont sorti le Tricolore de la rencontre. Mais ils étaient dominés depuis les premières minutes de la rencontre.

Martin: «On a mal géré la rondelle»

Malgré cette quatrième défaite en cinq matchs préparatoires, Jacques Martin a insisté sur le fait que le résultat importait moins que l'évaluation individuelle.

«Dans la majorité de nos matchs, on n'aligne qu'un seul centre de la LNH, a rappelé l'entraîneur. Mais ce n'est pas une excuse. Il faut mieux gérer notre possession de rondelle.

«On a perdu la rondelle sur le jeu de puissance et nos défenseurs doivent être beaucoup plus efficaces», a signalé Martin en faisant certes référence à une bévue de Nathan Beaulieu, mais sûrement aussi au travail chancelant de Yannick Weber.

Le gardien Peter Budaj n'a pas été aidé par des unités spéciales défectueuses, des surnombres et des couvertures défensives chaotiques. Or, il n'a pas fait certains arrêts qui auraient limité les dégâts. Il a cédé sept fois sur 34 lancers des Bruins.

«C'était une mauvaise soirée pour moi, a confessé Budaj. Nous avons connu un bon début de match, mais j'ai été très faible sur un but et à partir de là, ça s'est mis à dépérir. C'est devenu ce genre de match où le gardien se bat constamment avec la rondelle. J'estime avoir donné trois mauvais buts.»

Au moins, Gallagher et Gomez étaient là

Le Canadien a frappé en premier lorsque, embouteillé dans sa zone, Erik Cole en est sorti en larguant une bombe à Gomez, qui a filé seul en échappée. Un deuxième but en deux matchs pour le centre mal aimé.

Mais la vague déferlante des Bruins s'est ensuite abattue sur la ville portuaire de la Nouvelle-Écosse, engloutissant le Canadien avec cinq buts sans riposte.

Elle a été freinée par un but de Brian Willsie en début de troisième. Le vétéran a profité d'une très belle passe d'Aaron Palushaj dans le milieu de l'enclave.

Palushaj a connu un match en crescendo, ponctué d'un but et une mention d'aide. Il prolongera assurément son camp.

Le petit Brendan Gallagher a peut-être été blanchi, mais a été supérieur à pas mal tous ses coéquipiers. Pour tout dire, Scott Gomez et lui étaient dans une classe à part.

Le Tricolore n'allait pas l'emporter avec l'industrie de seulement deux attaquants!

Parmi les autres joueurs qu'on avait à l'oeil, le défenseur Nathan Beaulieu a connu des hauts et des bas. Sa passe lumineuse à Gallagher en première période a ouvert la porte à une échappée. Il n'a cependant pu dompter une rondelle bondissante pendant une attaque à cinq, et Daniel Paillé en a profité.

Enfin, dans ce match aux accents virils, particulièrement en première moitié, la présence physique de Michael Blunden n'était pas au rendez-vous.

Quant à Andreas Engqvist, il a bénéficié d'une descente à deux contre un en compagnie d'Andrei Kostitsyn. Il a dégagé.

Chara-Pacioretty: ça attendra

L'entraîneur des Bruins, Claude Julien, avait choisi de faire jouer Zdeno Chara et Benoit Pouliot, leur épargnant ainsi le match retour au Centre Bell, lundi soir.

«Ce n'est pas nécessaire, a soutenu Julien. On va voir le Canadien assez souvent durant la saison...»

Puisqu'on s'attend à voir Max Pacioretty dans la formation du Canadien, lundi, n'aurait-il pas été plus simple de fermer le couvercle de la controverse dès les matchs préparatoires en faisant jouer Chara, et éviter de transporter cette distraction à la saison régulière?

«Distraction pour qui? a demandé Julien en guise de réponse. Pour eux? Pour nous? Ce n'est pas une distraction pour l'entourage de notre équipe.

«Ça préoccupe peut-être juste ceux qui sont à l'extérieur...»