Le gardien québécois Yann Danis estime que Jaromir Jagr va en surprendre plusieurs à son retour dans la LNH cette saison. Danis a affronté les tirs du talentueux ailier tchèque dans la KHL, la saison dernière.

«Ce n'est plus le Jagr des beaux jours, mais il va connaître du succès j'en suis sûr, avance Danis, en entrevue. Il est encore très bon. En Russie, il était dominant et il contrôlait le jeu à sa guise.

«Je le vois évoluer au sein d'un deuxième ou troisième trio et en supériorité numérique. Il va en surprendre plusieurs, vous verrez», résume-t-il.

Après avoir évolué pendant trois saisons avec l'Avangard d'Omsk, amassant près d'un point par match, le patineur natif de Kladno va effectuer un retour dans la LNH, à l'âge de 41 ans. Les Flyers de Philadelphie lui ont offert un contrat d'une saison, au salaire de 3,3 millions $ US cet été.

Jagr, premier choix des Penguins de Pittsburgh en 1990, totalise 1599 points, incluant 646 buts, en carrière dans la LNH.

Danis, natif de Lafontaine, près de Saint-Jérôme, va tenter de son côté de mêler les cartes au camp des Oilers d'Edmonton. L'équipe l'a mis sous contrat à titre de troisième gardien derrière Nikolai Khabibulin et Devan Dubnyk.

Il retournerait en Russie

Danis a évidemment été très ébranlé par la tragédie aérienne qui a fauché le Lokomotiv de Yaroslavl, mercredi. Mais pas au point de ne plus jamais vouloir retourner jouer en Russie, contrairement à ce qu'ont affirmé plusieurs québécois depuis le terrible accident. La saison dernière, il a porté les couleurs de l'Amur de Khabarovsk.

«J'ai apprécié mon expérience en Russie. Je dois admettre que je m'étais préparé au pire, en me rendant là-bas, mais j'ai été agréablement surpris. L'adaptation est difficile et heureusement que j'avais quelques coéquipiers nord-américains. Je retournerais jouer en Russie, mais pas si j'étais le seul nord-américain de l'équipe. Le dépaysement est trop dur.»

Les déplacements en avion ne l'effraieraient aucunement. Il a constaté sur place la désuétude de la flotte d'avions, mais il n'a jamais vécu d'incidents qui lui ont fait craindre pour sa sécurité.

«Nous en avons passé du temps en avion parce que nous étions l'équipe la plus éloignée, explique-t-il. Se rendre à Moscou était une envolée de huit heures. La ville la plus proche était à plus de quatre heures de vol. Nous avions un petit avion et, très souvent, nous devions nous arrêter à mi-chemin, en Sibérie, pour faire le plein d'essence. On essayait de dormir le plus possible. On prenait des pilules.»

Danis, âgé de 30 ans, qualifie le calibre de jeu de la KHL de deuxième meilleur au monde, derrière la LNH.

«Ça manque un peu d'encadrement à l'extérieur, mais il se joue du bon hockey sur la glace. Plusieurs joueurs sont des anciens de la Ligue nationale et plusieurs autres, qui n'ont jamais joué dans la Ligue nationale, seraient de calibre. On préconise un style de jeu plus ouvert, basé sur la passe. On lance moins souvent vers le but pour rien.»