Le choc de la tragédie qui a frappé le Yaroslavl Lokomotiv de la KHL, mercredi, a été ressenti jusqu'à Rouyn-Noranda.

En effet, c'est toujours la consternation chez les Huskies de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, avec qui s'est aligné l'une des victimes de l'écrasement de l'avion du club, soit le jeune Sergei Ostapchuk, âgé de 20 ans.

Désirant percer les rangs professionels, Ostapchuk a décidé d'emprunter le chemin de la LHJMQ pour réaliser son rêve. Il a passé deux ans avec les Huskies, en 2008-09 et 2009-10. Après n'avoir reçu qu'une offre de la Ligue américaine de hockey après son stage junior, le jeune homme a plutôt opté pour la KHL, où l'offre salariale était supérieure.

L'entraîneur-chef des Huskies, André Tourigny, a dirigé le jeune homme durant deux ans, alors que ce dernier était la grande vedette du club. Il a été secoué par la nouvelle.

«Quand j'ai entendu la nouvelle, je me suis dit: «Voyons, ça se peut pas. Ce sont des rumeurs, ils vont nous apprendre plus tard qu'il n'y a presque pas de morts, seulement des blessés'. Je ne pouvais pas croire que toute l'équipe venait d'y passer. Ça me dépassait.

«Quand j'ai appris que Sergei se trouvait dans l'avion, ça a été tout un choc.»

Un seul joueur de l'édition actuelle des Huskies, Antoine Quévillon, a évolué avec Ostapchuk. Le jeune homme a trouvé difficile d'apprendre cette nouvelle, mais n'a pas été ébranlé comme l'a été Denis Kamaev, un jeune attaquant russe de 17 ans qui s'aligne cette saison avec les Huskies.

«Quand il a appris la nouvelle, il a été secoué, a indiqué Tourigny. Il ne maîtrise pas encore bien l'anglais, alors c'était difficle pour nous de communiquer avec lui. Mais on voyait qu'il était maussade. Ce fut une dure journée pour lui. Il avait peine à croire ce qui venait de se passer.»

En plus de la tragédie humaine qui se vit autour de cet événement, Tourigny croit que cet incident pourrait faire en sorte que les salaires élevés offerts par les clubs de la KHL ne soient plus un attrait suffisant pour attirer les joueurs étrangers.

«Définitivement. Je suis convaincu que cet événement va peser dans la balance. C'est un autre pays, une autre philosophie, d'autres normes (de sécurité). (Les lois en matière de sécurité aérienne) ne sont pas régies de la même façon. C'est certain qu'il y a des joueurs qui vont y penser par deux fois avant d'aller là-bas.»