La date la plue importante du calendrier estival d'Alexander Ovechkin n'était pas celle d'un de ses voyages en Turquie, à Saint-Tropez ou à Monaco, ou l'une de celles où il pouvait faire la fête avec des amis et des membres de sa famille chez lui à Moscou.

C'était le 23 juillet, lorsqu'il a commencé un nouveau programme d'entraînement.

Ovechkin, qui vient de connaître sa pire saison depuis qu'il est devenu professionnel - il a inscrit seulement 32 buts, et récolté 85 points -, a de nouveau changé sa philosophie.

«Je crois que je suis en ce moment en meilleure forme physique par rapport à l'an dernier - et l'année d'avant», a déclaré le double récipiendaire du titre de joueur par excellence de la LNH mardi.

Le propriétaire des Capitals Ted Leonsis a été encore plus direct.

«Il a tenté quelque chose de différent l'an dernier. Il voulait travailler sa forme physique de façon à atteindre son apogée en séries éliminatoires, a confié Leonsis. Il essaiera une nouvelle approche cette année. Les résultats parleront d'eux-mêmes à l'issue de la saison, mais il semble en grande forme. Et il garde le moral, et quand ton capitaine et meilleur joueur de l'équipe, qui est aussi le mieux rémunéré, est confiant et en forme, alors ça donne le ton.»

Le ton qu'a donné Ovechkin en 2010-11 n'était guère enviable. Il a traîné une blessure pendant des mois, et a finalement été contraint au repos forcé pendant une semaine en mars. En avril et en mai, les Capitals de Washington ont encore une fois trébuché en séries éliminatoires, étant balayés par le Lightning de Tampa Bay au deuxième tour.

De nouvelles interrogations ont alors fusé quant aux aptitudes du Russe à diriger l'équipe, ainsi que ses coéquipiers dans le vestiaire. Une telle déception est devenue habituelle dans la capitale fédérale américaine, où les Capitals se sont adjugés quatre titres consécutifs dans la section sud-est sans être capables de remporter plus que deux séries durant cet intervalle.

«J'estime, bien sûr, que l'an dernier et l'autre d'avant je devais m'adapter à mon nouveau rôle de capitaine, a mentionné Ovechkin. La saison dernière fut bonne, en ce sens que j'ai appris ce que je devais faire... En ce moment, je crois que chaque joueur sait ce qu'il a à faire, et je dois démontrer, et je dois dire, «Allez les gars, on doit faire ceci, faire cela.' Je dois leur montrer. Et, vous savez, je suis l'élu, le meneur de cette équipe. Et à l'extérieur de la patinoire je suis le même homme. Mais sur la glace, nous sommes différents.»

Sur ce point, Ovechkin, qui est reconnu pour sa tendance à s'amuser, s'attend à ce que les Capitals soient plus sérieux cette saison - sans trop l'être cependant.

«On doit être sérieux, parfois. On doit être sérieux quand on s'entraîne, mais on ne peut être tout le temps sérieux, a dit Ovechkin. Je pense que quand nous avons dit que nous devions être sérieux, nous voulions dire qu'il fallait être prêts pour chaque match. Peu importe la position, si t'es premier, deuxième ou huitième, tu dois être prêt à tout.

«Parce que vous avez vu, en séries éliminatoires contre le Lightning, que parfois c'était comme si on se disait: "OK, nous n'aurons aucune difficulté à les battre", et que nous n'étions pas très sérieux. Tout peut arriver. Sérieux signifie, cependant, d'être sérieux pendant 60 minutes, à chaque match.»

Ovechkin, qui endosse désormais les produits Bauer, a aussi donné l'exemple en arrivant tôt au camp d'entraînement - il ne se mettra en branle que le 16 septembre. Il a toutefois refusé de spécifier en quoi consistait son nouveau programme d'entraînement, précisant que c'était un «secret» qu'il voulait garder pour lui.

«C'est bien de revoir Alex, souriant, en santé et l'air heureux, et très, très confiant avec son nouvel équipement», a résumé Leonsis. «Je crois que la moitié de la bataille est gagnée. C'est comme un golfeur avec de nouveaux bâtons. Il a bien tenté de briser son bâton, mais jusqu'ici ils semblent indestructibles, et ça nous fait tous sourire.»