Le commissaire de la LNH Gary Bettman a dit s'attendre à ce que la ligue révise ses programmes d'aide en santé comportementale ainsi qu'en toxicomanie après la mort de deux joueurs durant la période estivale.

L'attaquant des Jets de Winnipeg Rick Rypien et le dur à cuire des Rangers de New York Derek Boogaard ont cheminé dans ce programme, qui est dirigé conjointement par l'Association des joueurs de la LNH (AJLNH).

«Selon moi, nous discuterons de cet enjeu au bon moment avec l'AJLNH, afin de s'assurer que nous sommes à l'aise avec tous les mécanismes et les programmes en place, qui sont nombreux, a mentionné Bettman à La Presse canadienne lors du camp de recherche et de développement de la ligue mercredi. J'estime qu'aucune autre ligue professionnelle en fait autant que nous, mais peut-être qu'il faudra l'étoffer, tandis qu'on l'étudiera, afin de le perfectionner. Je sais que c'est toujours difficile à accepter, mais le sport professionnel est un microcosme de la société dans laquelle on vit. «Et la vie n'est pas toujours facile.»

Rypien a été retrouvé sans vie lundi à son domicile de Crowsnest Pass, en Alberta, où un représentant de la police a indiqué qu'un appel d'urgence avait été reçu pour une mort «soudaine, mais non suspecte». Il était âgé de 27 ans.

Boogaard est mort à l'âge de 28 ans, en mai, après qu'il eut ingurgité un mélange mortel d'alcool et d'oxycodone, un puissant médicament antidouleur.

Le membre exécutif de l'AJLNH, Mathieu Schneider, a qualifié le programme de soutien conjoint de la ligue et du syndicat de «très fort».

«Je crois qu'il y a, de toute évidence, du travail à faire pour régler certains problèmes, a reconnu Schneider, le conseiller spécial auprès du directeur exécutif de l'AJLNH Don Fehr. Si nous avions pu faire quelque chose qui aurait pu sauver ces joueurs, si quelque chose peut être fait pour en aider d'autres, alors nous devons le faire.»

Dans l'esprit de protéger la vie privée de ceux impliqués dans ce programme, la ligue et le syndicat sont réticents à l'idée d'expliquer, en détail, comment il fonctionne.

Schneider a disputé plus de 1200 matchs en carrière dans la LNH, et a précisé que tous les joueurs sont au fait des services qui leurs sont disponibles. Outre la ligne téléphonique d'aide disponible 24 heures sur 24, l'accès à des conseillers et à d'autres professionnels de la santé est aussi offert.

Schneider a brièvement été un coéquipier de Rypien à Vancouver durant la campagne 2009-10, et il croit que l'un des enjeux auxquels est confronté l'univers du hockey est la peur des joueurs à discuter de leurs problèmes personnels avec leurs coéquipiers.

«Peut-être que ç'aurait été préférable si Rick avait été en mesure de se confier à ses coéquipiers ou à d'autres gars de l'organisation pour chercher de l'aide, a dit Schneider. Mais ce genre de chose a toujours été tabou. On n'en parle carrément pas.»

Rypien a quitté l'organisation à deux reprises durant ses six saisons passées chez les Canucks afin de régler des problèmes personnels.

Ce fut un été difficile pour la ligue.

«Dans les deux cas, même si les circonstances sont bien différentes, ce sont des tragédies, dans la mesure où on perd de jeunes hommes dans la fleur de l'âge, a admis Bettman. C'est horriblement tragique.»