Les Blue Jackets de Columbus ont toujours fait du surplace depuis leur accession à la LNH, il y a 10 ans.

Ils ont souvent sacrifié des jeunes et des choix au repêchage pour progresser plus vite. La recette n'a jamais fonctionné puisqu'ils ont participé aux séries éliminatoires une seule fois en une décennie.

Malgré tout, le DG Scott Howson a utilisé la même recette cet été. Il a échangé le premier choix de l'équipe en 2007, Jakub Voracek, et son choix de première ronde en 2011, 8e au total, pour obtenir le centre Jeff Carter. Les Flyers en ont profité pour repêcher Sean Couturier.

Howson a aussi embauché l'ancien défenseur du Canadien James Wisniewski en lui offrant un contrat de six ans pour 33 millions, avant de se débarrasser du jeune Nikita Filatov, un autre premier choix, en 2008, contre un choix de troisième ronde des Sénateurs d'Ottawa.

Les fans sont nourris d'espoir à Columbus. Les joueurs aussi d'ailleurs, comme Derick Brassard, qui vient de passer la semaine là-bas.

«Il y a un buzz, c'est sûr, confie-t-il au bout du fil. J'ai croisé beaucoup de gens en ville, tout le monde est emballé par nos acquisitions. On va avoir une bonne équipe. C'est la première fois qu'on aura trois bonnes lignes d'attaque.»

Les espoirs des fans ont cependant souvent été déçus par le passé. On attendait R.J. Umberger comme un sauveur, mais il a donné ce qu'il pouvait donner, soit environ 25 buts par saison. Le défenseur Fedor Tyutin a été bon, sans dominer outrageusement, tandis que Mike Commodore a été atroce.

Cette fois, cependant, les nouvelles acquisitions sont de meilleure qualité. Carter, 26 ans, a marqué en moyenne 38 buts au cours des trois dernières saisons. Wisniewski, 27 ans, vient d'amasser 51 points.

«En Carter, on obtient un joueur d'élite en retour d'un autre joueur (Voracek) qui deviendra un joueur d'élite. C'est un bon échange parce qu'on veut gagner rapidement. Carter va enlever beaucoup de pression à Rick (Nash). Les autres clubs devront le surveiller lui aussi, pas seulement Rick.»

Brassard, un choix de première ronde, 6e au total en 2006, a souvent été amené à jouer avec Nash dans le passé. Son rôle sera différent avec l'arrivée de Carter.

«Ça peut changer, mais je crois qu'ils prévoient le faire jouer avec Rick et Kristian Huselius. À l'aile, on a aussi Umberger et Calvert, un jeune joueur que les gens ne connaissent pas beaucoup, mais qui devrait faire sa marque. En plus, je ne serais pas surpris de voir Ryan Johansen (premier choix en 2010, 4e au total) faire le saut dans la LNH cette année. On peut compléter à l'aile avec Antoine Vermette ou moi parce qu'ils vont peut-être placer des centres à l'aile. C'est mieux d'avoir trop de centres que pas assez.»

Wisniewski

Wisniewski répond lui aussi à un besoin, car les Blue Jackets n'ont jamais pu compter sur un quart-arrière digne de ce nom.

«Le gars peut diriger une attaque en supériorité et il tire de la droite de la pointe, on en cherchait, dit Brassard. Tous nos défenseurs étaient gauchers. C'est plus difficile de se passer la rondelle à la ligne bleue juste avec des gauchers. Il y a aussi Radek Martinek qu'on vient d'embaucher et qui jouait avec les Islanders. Et il y a David Savard. Il avait bien fait au camp d'entraînement et il peut jouer de grosses minutes, c'est un atout pour notre avenir et il pourrait décrocher un poste.»

Le gardien numéro un demeure Steve Mason et il sera fort probablement secondé par Mark Dekanich, un espoir des Predators de Nashville obtenu récemment par les Blue Jackets. Curtis Sanford tentera lui aussi d'obtenir le poste laissé libre par Mathieu Garon.

Sur le plan individuel, Brassard souhaite continuer à progresser. Après une entrée remarquée dans la LNH, alors qu'il a obtenu 25 points en 31 matchs avant de se blesser à l'épaule, le jeune homme a connu une saison difficile il y a un an avec seulement 36 points, mais il en a obtenu 47, dont 17 buts, en 74 matchs l'an dernier.

«J'ai commencé à me sentir plus à l'aise sur la glace et dans le vestiaire en deuxième moitié de saison. C'est ma quatrième année, je dois prendre plus de place.»