Benoît Pouliot est-il un joueur dont les meilleurs jours sont loin derrière? De toute évidence, le Canadien semble croire que oui.

Sans surprise, le directeur général du club, Pierre Gauthier, a choisi de ne faire aucune offre à Pouliot avant la date limite de la soumission des contrats pour les joueurs autonomes avec restriction, c'est-à-dire lundi à 17h.

Le patineur de 24 ans pourra donc offrir ses services à qui il le voudra sur le marché des joueurs autonomes, à compter de vendredi. Dans le même bateau que Pouliot: messieurs Tom Pyatt et Alexandre Picard, qui ont eux aussi été ignorés par Pierre Gauthier lundi.

Le Canadien pourra toujours choisir de courtiser Pouliot en date du 1er juillet, mais ce serait plutôt étonnant. Pouliot, manifestement, n'est pas un favori de la direction montréalaise, qui a déjà tenté de l'échanger la fin de semaine dernière dans le cadre du repêchage amateur présenté au Minnesota.

Signe révélateur, le clan Pouliot n'a eu aucune discussion avec Pierre Gauthier au cours des derniers jours.

«Aucune discussion, zéro, a confirmé l'agent Philippe Lecavalier. On avait parlé il y a longtemps déjà avec Pierre Gauthier, qui avait plusieurs scénarios en tête mais qui ne voulait rien nous promettre. Au cours des derniers jours, il ne se passait plus rien.»

Pouliot, jadis un choix de première ronde prometteur (quatrième au total) du Wild du Minnesota au repêchage de 2005, s'attendait lui aussi à cette décision du Canadien, selon son agent.

«J'ai parlé avec lui brièvement, a indiqué Philippe Lecavalier. Il se doutait bien de ce qui allait arriver. Il savait qu'il y avait une forte possibilité qu'il soit échangé ou que le Canadien décide de ne pas lui soumettre d'offre qualificative.»

Relance

Il reste à voir si cet ancien premier choix va pouvoir se relancer ailleurs. Il reste à voir aussi s'il pourra trouver preneur à compter du 1er juillet, quand s'ouvrira la chasse aux joueurs autonomes.

«Je crois qu'il va y avoir de l'intérêt pour lui», a assuré Philippe Lecavalier, d'un ton confiant, au bout du fil.

Le joueur franco-ontarien a été acquis par le Canadien en novembre 2009 dans l'échange qui a envoyé Guillaume Latendresse au Minnesota. Il a connu quelques bons moments dès le départ dans le maillot tricolore, mais a peu à peu perdu ses repères par la suite.

La saison dernière, le joueur de 6'3 et 200 livres n'a récolté que 13 buts et 17 passes en 79 matchs. Il a été laissé de côté par l'entraîneur Jacques Martin lors de la série contre les Bruins de Boston au premier tour, devant se contenter d'un rôle de spectateur pour les quatre dernières rencontres de la série.

Par ailleurs, le Canadien a soumis des offres qualificatives à Josh Gorges, Yannick Weber et Ryan White, qui étaient eux aussi joueurs autonomes avec restriction.

Le travail de Pierre Gauthier est loin d'être terminé. Le directeur général doit maintenant s'attaquer au dossier le plus urgent, celui des joueurs autonomes sans compensation.

Au total, six membres du Canadien de 2010-2011 pourraient devenir libres comme l'air le 1er juillet, notamment les défenseurs James Wisniewski, Brent Sopel et Roman Hamrlik. Petr Svoboda, agent de Hamrlik, a révélé la semaine dernière à La Presse que le Canadien allait soumettre une offre à son client au retour du repêchage, mais lundi, il n'y avait toujours rien de neuf dans ce dossier.