D'aucuns s'attendent à ce qu'il y ait beaucoup de mouvement, vendredi soir, sur le parterre du Xcel Energy Center.

Plusieurs formations ont déjà fait savoir qu'elles étaient prêtes à céder leur choix de premier tour si l'offre en vaut la peine. C'est le cas des Oilers d'Edmonton, qui détiennent le tout premier choix pour la deuxième année consécutive.

À première vue, leur choix pourrait s'arrêter sur Ryan Nugent-Hopkins, qui est favori pour être choisi au tout premier rang. Mais ce n'est pas si simple. «Les Oilers veulent un gros joueur de centre, nous a confié un recruteur. Nugent-Hopkins est excellent, mais il n'est pas gros. Sans compter que c'est un gars de l'Ouest et que la pression est forte à Edmonton pour qu'ils aillent le chercher.»

Une façon pour eux de se sortir d'impasse serait de monnayer la vedette des Rebels de Red Deer pour de l'aide immédiate, ou encore de reculer juste assez pour que Jonathan Huberdeau ou Sean Couturier soient encore dans leur ligne de mire.

Sauf que les Oilers ont d'autres besoins criants (ce n'est pas pour rien qu'ils repêchent encore les premiers). Leur ligne bleue est en piteux état et Adam Larsson sera certainement un candidat intéressant à leurs yeux. Encore là, il sera possible pour eux d'aller cogner à la porte des Panthers de la Floride ou des Devils du New Jersey et de demeurer en position de repêcher Larsson.

Winnipeg et Columbus

Une autre rumeur faisait état, il y a quelques jours, de pourparlers entre les Blue Jackets de Columbus et les Flyers de Philadelphie. Les Blue Jackets céderaient le huitième choix ainsi que le jeune Jakub Voracek en retour de Jeff Carter.

«Il y a des équipes qui doivent absolument faire les séries l'an prochain», nous a rappelé un autre recruteur. Les impératifs économiques mettent de la pression sur les Blue Jackets afin qu'ils redressent la barre au plus vite. Ça pourrait influencer leurs décisions ce week-end au Minnesota.

La nouvelle concession de Winnipeg en est une autre qui pourrait bouger. Son septième choix est tout juste à l'extérieur du périmètre des joueurs définis comme de probables vedettes. Voudront-ils échanger ce choix pour de l'aide immédiate afin de s'assurer, dès leur première saison au Manitoba, d'avoir une équipe compétitive?

Ou tenteront-ils un coup d'éclat en allant voir chez les Oilers d'Edmonton? Mais ça ne s'arrête pas là. D'autres formations pourraient aussi bouger. «Est-ce que les Bruins de Boston ont vraiment besoin de leur premier choix?», a demandé un recruteur à titre d'exemple.

Une équipe et son mock draft

Le repêchage de cette année se veut hautement imprévisible, tant à cause des mouvements qui pourraient avoir lieu aux premiers rangs que de la volatilité des choix plus loin derrière. Afin de parer à toute éventualité, les équipes préparent donc des scénarios dans l'espoir d'anticiper ce que feront les autres formations.

«Chaque année, notre équipe se bâtit un faux repêchage (mock draft) établi à partir de ce qu'on a vu, de choses qu'on a entendues, et des recruteurs des autres équipes qu'on a vues plus souvent à certains endroits, nous a raconté un vétéran dépisteur.

«Si l'on voit le groupe de recruteurs d'une équipe se déplacer cinq ou six fois pour voir un joueur, et qu'un haut dirigeant de l'organisation les a accompagnés, c'est de l'information qu'il faut prendre en note en cours de saison, car nous en tiendrons compte dans notre préparation.

«On analyse également les tendances des autres équipes lors des repêchages antérieurs. Et finalement, on se pose des questions sur leurs stratégies: est-ce qu'un club est en reconstruction? Est-ce qu'un autre vise une étoile montante qui leur permettra de vendre des billets? Est-ce qu'un autre est à la recherche d'un joueur local? De nos jours, ce sont des facettes qu'il faut absolument analyser.

«On peut se tromper, mais généralement, on vise assez juste!»