Avant de diriger les Canucks de Vancouver ou d'être des rouages importants des finalistes de la coupe Stanley, Alain Vigneault, Ryan Kesler, Kevin Bieksa et Alexandre Burrows ont tous fait leurs classes à Winnipeg, dans l'uniforme du Moose du Manitoba, le club-école des Canucks de la Ligue américaine. Unanimement, ces trois joueurs et leur entraineur-chef saluaient le retour de la LNH dans la capitale manitobaine.

«J'ai vécu deux belles saisons à Winnipeg et j'ai gardé d'excellents souvenirs de la ville, mais surtout des amateurs de hockey qui nous appuyaient. Je suis très heureux pour eux. Ils méritent pleinement ce qui leur arrive aujourd'hui», a lancé Ryan Kesler.

«Je suis bien conscient que les gars qui vivaient à Atlanta quittent une ville du sud où le climat est doux et où il fait bon vivre. Mais à Winnipeg, les gars découvriront une vraie ville de hockey. Comme joueur de hockey, tu veux évoluer dans le plus gros marché qui soit et Atlanta est un gros marché. Mais tu veux aussi te sentir appuyé. À Winnipeg, ils le seront. Ils deviendront la principale attraction. Les vedettes seront adulées, bien sûr, mais comme dans toute bonne ville de hockey, les joueurs de soutien seront reconnus aussi. Ce qui est loin d'être le cas dans une majorité de villes de la LNH. Il y a sept ans, quand j'évoluais avec le Moose, les amateurs nous appuyaient d'une manière inconditionnelle, mais ils avaient déjà en tête le retour de la LNH. Ils l'ont enfin et je suis content pour la ville, pour les propriétaires qui ont mené à bien ce projet», a commenté le défenseur Kevin Bieksa.

Une fête en blanc

Alex Burrows se souvient très bien de ses années à Winnipeg. Il se souvient surtout du dernier match qu'il a disputé dans le vétuste Winnipeg Arena où le Moose a pris la relève des Jets avant de déménager dans le nouveau MTS Centre au centre-ville. «Les gens étaient tous habillés en blanc et cela avait été une soirée magique. Il y a avait une ambiance incroyable. Le hockey est notre sport national. Le hockey a toujours été fort à Winnipeg et même s'ils aimaient le Moose, c'est de la LNH dont les amateurs rêvaient. Comme ils ont déjà perdu les Jets, je crois que cette fois ils prendront tous les moyens nécessaires pour éviter que cela se reproduise une deuxième fois», a commenté le Québécois.

Bon pour Québec

Après avoir pris part au retour de la LNH à Ottawa, un autre petit marché canadien où les Sénateurs sont débarqués en 1992, Alain Vigneault se réjouit du retour en force du circuit Bettman au Manitoba.

«Winnipeg est une bonne ville de hockey, mais c'est aussi une belle ville d'abord et avant tout. C'est vrai qu'il y a des journées froides au cours de l'hiver. Mais il y a aussi beaucoup de soleil et beaucoup d'amateurs de hockey. Du soleil et de bons fans aident à faire oublier quelques degrés», a indiqué Vigneault.

L'ancien entraineur-chef du Moose est non seulement confiant de voir le hockey de la LNH s'imposer à Winnipeg, mais il voit dans ce retour un signe avant-coureur d'un retour à Québec également.

«Winnipeg et Québec sont deux marchés semblables qui ont perdu leur équipe pour des raisons semblables. L'économie est bien meilleure qu'elle ne l'était lorsque les Jets et les Nordiques sont partis. Le dollar canadien vaut plus que le dollar américain. Il y a un plafond salarial qui limite les dépenses. Je sais, pour bien les connaître, que Mike Chipman et Craig Heisinger, sont des gens sérieux qui mèneront à bien cette organisation. Mais si le hockey revient à Winnipeg, il je ne vois pas comment il ne pourrait pas revenir à Québec dans des circonstances similaires», a plaidé Alain Vigneault qui a baigné dans le marché de la capitale à titre d'entraîneur-chef des Harfangs de Beauport de 1995 à 1997 avant de succéder à Mario Tremblay à la barre du Canadien de Montréal.