Entre les larmes de Martin St-Louis, le visage défait de Guy Boucher, et la grosse musique crachée à plein volume dans le vestiaire des Bruins, il était facile de savoir lequel de ces deux bandes se préparait à aller à Vancouver.

À peine quelques minutes après la sirène finale, le vestiaire des visiteurs était déjà désert. Celui des Bruins était un peu plus bruyant...

«Nous avons tout laissé sur cette glace, a expliqué St-Louis avant de quitter. Aucun doute là-dessus. On savait que ça allait être un match serré, un mauvais bond ici et là... Ce n'était pas notre soirée, mais on peut se regarder dans le miroir et être fiers de ce qu'on a fait cette année. On est passés à un match de la finale. On peut construire là-dessus, je pense.»

La télé nous a montré les images d'un St-Louis en larmes au moment de la traditionnelle poignée de mains... «Je voulais juste dire à Tim (Thomas) bonne chance, vous savez? Il le mérite. Avec tout ce qu'il a eu à subir dans sa carrière, il le mérite. J'espère qu'il va gagner la Coupe.»

Bien sûr, c'était un brin plus festif à quelques mètres de là, dans le vestiaire des gagnants.

«J'ai seulement réalisé ce qui se passait avec deux ou trois secondes à faire, quand Seidenberg a bloqué le tir à la fin, a raconté le gardien Tim Thomas. C'est un moment incroyable. Ça fait combien d'années que ce club ne s'est pas retrouvé en finale, 21 ans? Eh bien, ça fait longtemps, et les partisans de cette ville le méritent. Je dois dire que ça fait longtemps pour moi aussi!»

Les Bruins jurent qu'ils ne sont pas encore heureux. Pas assez heureux, en fait.

«Ce n'est pas terminé pour nous, a ajouté Thomas. On peut profiter de ce moment-là, mais on ne peut pas se permettre de célébrer trop longtemps, parce qu'il faut déjà penser aux Canucks de Vancouver.»

Le mot de la fin à Milan Lucic: «Tout le monde ne voulait nous parler que de la série contre les Flyers l'an passé, quand on a échappé une avance de 3-0... Enfin, on peut oublier tout ça!»