Winnipeg retient son souffle. Dans les bars, autour des glacières ou dans un café, un thème a fait ombrage à la température comme sujet favori de discussions - le retour de la Ligue nationale de hockey à Winnipeg.

Les partisans qui, en dépit de la montée du cynisme et du ridicule, ont tenu des «sit-in» année après année ou échafaudé des sites Internet militant en faveur du retour des Jets à Winnipeg, sont sur le point d'être récompensés pour leurs efforts.

En théorie, tout le monde s'entend pour dire que l'entente visant à déménager les Thrashers d'Atlanta à Winnipeg est à toutes fins pratiques conclue, à l'heure où d'intenses discussions se poursuivent entre True North Sports and Entertainment et les propriétaires de la concession de la Georgie. En réalité, toutefois, le seul enjeu à déterminer est de savoir à quel moment l'entente sera conclue, de manière à pouvoir entamer les festivités entourant le retour d'une concession de la LNH dans la capitale manitobaine.

Depuis que des informations ont laissé entendre qu'une entente était sur le point d'être conclue il y a une semaine, les amateurs de hockey ont comblé le manque de certitudes dans ce dossier en alimentant la machine à rumeurs. Si certains prétendent avoir vu le commissaire de la LNH Gary Bettman à Winnipeg via le site Twitter, d'autres assurent que le commentateur de Hockey Night in Canada (HNIC) Don Cherry sera sur place pour l'annonce officielle.

Bettman a toutefois jeté une douche d'eau froide sur les amateurs de hockey manitobains. Il a déclaré sur les ondes d'une station radiophonique de Tampa, en Floride, qu'il était «présomptueux» d'assumer que l'entente pour déménager les Thrashers à Winnipeg était complétée.

«Personne n'a annoncé quoi que ce soit, et honnêtement si quelque chose est en cours, rien de va se produire jusqu'à ce que ça se produise, ce qui signifie qu'il est possible que ça se produise pas», a-t-il mentionné sur les ondes de la station WDAE mercredi matin.

«En conséquence, je crois que les gens doivent respirer par le nez et prendre une pause. Il existe probablement une douzaine d'endroits en Amérique du Nord qui aimeraient obtenir une concession de la LNH. Nous tentons d'éviter les transferts au maximum... Nous déménageons des équipes seulement si nous n'avons pas d'autres alternatives.»

Un point de vue qui est partagé par le premier ministre manitobain Greg Selinger. Même s'il répète sans cesse qu'il est «totalement excité» à l'idée d'accueillir une équipe de la LNH, M. Selinger a ralenti les ardeurs des partisans en leur demandant d'être patients.

«Nous savons qu'il y a beaucoup de fébrilité dans l'air en ce moment au Manitoba, a-t-il confié mercredi. Nous savons que nous sommes bien positionnés en termes de croissance économique afin de soutenir une équipe de hockey. Mais nous devons nous en remettre à Mark Chipman ainsi qu'à True North et leur laisser faire leur travail.»

La patience est cependant une denrée rare pour les partisans qui ont attendu 15 ans afin de revoir du hockey du circuit Bettman disputé sur une patinoire du Manitoba.

La ville a perdu ses Jets en 1996, lorsqu'ils ont déménagé à Phoenix en raison de problèmes financiers. Depuis ce temps, Winnipeg a construit un nouvel amphithéâtre - le MTS Centre - et prétend être en mesure de soutenir de nouveau une concession de la LNH.