Kevin Bieksa sera sacré héros de cette victoire de 3-2 des Canucks de Vancouver en deuxième prolongation grâce à son but qui a propulsé son équipe en finale de la Coupe Stanley pour la troisième fois de leur histoire et la première fois depuis 1994.

Mais la grande vedette de la soirée, celui qui a volé cette victoire aux Sharks de San Jose, est certes le gardien Roberto Luongo, auteur de 54 arrêts. Tout au long de la rencontre, Luongo a gardé son équipe dans la lutte contre une formation qui a lutté avec l'énergie du désespoir pour éviter l'élimination.

À l'autre bout, Antti Niemi a été victime de trois buts sur 32 lancers. Pour les Canucks, c'est le trio des frères Sedin, Daniel et Henrik, en compagnie d'Alexander Burrows qui a pris l'attaque en charge.

Puis, sur le but de la victoire, pour la huitième fois de cette série, un arrière, Bieksa, a fait scintiller la lumière rouge. Bieksa, en prolongation, a profité d'un bond capricieux de la baie vitrée pour prendre la défensive des Sharks à contre-pied.   

Le meilleur de Luongo

La magie des frères Sedin a permis aux Canucks de marquer le seul but de la première période. Daniel a tout simplement mystifié la défensive des Sharks en volant une rondelle lancée profondément. Sa passe arrière entre ses jambes à son frère a ouvert le jeu ce qui a permis à Henrik de repérer Alexander Burrows dans l'enclave.

Mis à part ce beau jeu, la période a été celle de Luongo qui a blanchi les Sharks malgré leurs 15 tirs au but et neuf chances de marquer. On doit parler de la meilleure période des séries pour le gardien des Canucks. Luongo a surtout brillé pendant les 82 secondes que les Canucks ont joué à court de deux hommes.

Puis, en fin de période, les Canucks ont eu un regain de vie lorsque Raffi Torres a servi une solide mise en échec à Doug Murray. Les mises en échec percutantes de Torres pour les Canucks et Jamie McGinn pour les Sharks ont eu pour effet tout au long de cette série de stimuler leur équipe.

Non coupable

Pour la 16e fois, c'est un jeu de puissance qui a conduit au 30e but de cette série. Les Canucks avaient freiné l'attaque massive des Sharks en première période, mais la troisième occasion a été la bonne pour les Sharks alors que le tir de Dan Boyle a été dévié en cours de route par Keith Ballard.

On doit noter certaines choses au sujet de cette rondelle déviée par Ballard. Tout d'abord, on doit rappeler que les Canucks ont bloqué 13 tirs en première période et ils en totalisaient 21 après 40 minutes. Mais un défenseur ne peut tout simplement pas faire les choses à moitié. Si Ballard ne peut pas bloquer ce tir, il doit laisser le gardien faire son travail.

Par ailleurs Ballard joue rarement en désavantage numérique. Il a été mandaté sur la patinoire par Alain Vigneault parce que Kevin Bieksa était au cachot. Mais Bieksa a été faussement accusé d'une infraction, un bâton élevé, commise par son coéquipier Mason Raymond. La reprise a démontré que Bieksa n'était même pas près du jeu. Est-ce que les officiels peuvent travailler un match sans commettre une bourde majeure?

Mises en jeu

Contre toute attente, les Sharks ont profité d'un jeu bizarre pour prendre une avance de 2-1. Joe Pavelski et Devin Setoguchi se sont retrouvés dans une course pour une rondelle avec Luongo puisque la rondelle venait de sauter par dessus le bâton d'Alexander Edler. Les Sharks ont gagné cette course inégale.

Les Canucks ont finalement forcé la prolongation en marquant dans les derniers instants du match. Après un dégagement de Boyle qui a pourtant semblé toucher à l'épaule d'Henrik en cours de route, Ryan Kesler a gagné la mise en jeu pour ensuite filer devant le filet et faire dévier le tir de la pointe. Kesler a battu Joe Thornton (5 en 12 pour 42%) lors de cette mise en jeu. Thornton, un as dans cette phase du jeu, était handicapé par cette blessure à l'épaule, gracieuseté de Torres lors du match précédent.

Toujours est-il qu'encore une fois, on a réalisé l'importance des mises en jeu. Kesler, avec son 12e gain en 17 occasions, a porté sa moyenne à 71% pour les Canucks qui ont dominé les cercles d'engagements (59%).

Prolongation

En séries, les prolongations n'en finissent plus parce que les joueurs ont droit d'appliquer les règlements de la ruelle. Accrochage, bâton élevé, obstruction, tout est permis. Si on ajoute à ce laxisme, la fatigue des joueurs, on comprend facilement que le but convoité tarde à venir.