Tyler Seguin était comme un lion en cage. Après presque cinq semaines d'inactivité, il avait hâte de montrer à tout le monde ce dont il était capable en séries.

Et il l'a fait avec fracas: six points en six périodes!

«J'ai voulu tout absorber et apprendre le plus que je pouvais, mais c'était difficile de rester loin de l'action et de ne pas pouvoir aider les gars, a convenu la vedette de la soirée.

«Je voulais profiter de l'opportunité qui m'était offerte.»

L'opportunité en question, ça a été la malheureuse blessure à Patrice Bergeron qui a nécessité l'insertion d'un autre attaquant.

«C'est énorme que 'Segs' ait pu entrer en scène de cette façon à la suite de la blessure à Patrice», a constaté son compagnon de trio Michael Ryder, avec qui Seguin a volé le spectacle en deuxième période.

Les deux ailiers n'ont pas toujours évolué ensemble cette année - il est même arrivé que Ryder soit retranché afin que Seguin puisse jouer - mais lorsqu'ils ont évolué sur le même trio, la chimie était là.

«Je ne sais pas ce que c'est, mais ça semble cliquer entre nous, a admis Ryder, auteur de deux buts et une passe. Chris Kelly a bien joué au centre aussi. Mais quand Seguin patine, qu'il est intense sur la rondelle et qu'il la protège comme il l'a fait ce soir, c'est là qu'il est à son mieux.»

La réplique

Aux yeux de Seguin, sa performance des deux derniers matchs n'est nullement rattachée à un quelconque ressentiment d'avoir été mis de côté par son entraîneur.

«Si je me mets à blâmer des gens, je ne jouerai pas bien, a dit Seguin. J'essaie de rester positif. Dans les 20 derniers matchs de la saison et dans ces deux derniers matchs, j'ai voulu tirer le plus du temps de jeu qui m'était offert.»

Et Claude Julien dans tout ça? Il ne pouvait faire autrement que d'être heureux!

«Il a été extrêmement bon ce soir, ça ne fait pas de doute, a reconnu l'entraîneur. Il était l'un de nos meilleurs joueurs sur la glace. Il a très bien utilisé sa vitesse en défiant la défensive adverse.

«C'était bien de le voir répondre de la sorte.»

Les Bruins ont cependant insisté qu'il s'agissait là d'une victoire d'équipe. Aussi Seguin n'a pas été le seul héros à être célébré. On a entre autres souligné les 31 minutes de jeu du défenseur Dennis Seidenberg.

Les arrêts-clé de Tim Thomas ne sont également pas passés sous silence.

«Il est incroyable, a mentionné David Krejci. Je sais qu'il a donné cinq buts, mais certains d'entre eux ont été chanceux. Il a fait des arrêts - entre autres sur des échappées en deuxième période - qui font que sans lui, je ne sais pas ce qui serait arrivé.»

Problème de structure

Du côté du Lightning, on était bien sûr débiné. Débiné de ne pas avoir été en mesure de combler le déficit de trois buts, mais surtout d'avoir permis aux Bruins de prendre cette avance en premier lieu.

Malgré ses quatre points et l'acharnement de toute son équipe, Vincent Lecavalier n'était pas fier de l'exécution du Lightning.

«Les Bruins avaient perdu le premier match et ils sont sortis en force, a-t-il rappelé. Mais ce n'est pas autant notre première que notre deuxième période qui nous a coûté cher. On est sorti de notre système de jeu. Chaque fois qu'on manquait une bonne chance, on dirait que les Bruins revenaient et marquaient.

«On a bataillé jusqu'à la fin, on a eu beaucoup de chances, mais on est déçu de notre structure de jeu.»

Avec les nombreux surnombres, les joueurs tous attirés vers la rondelle et les mauvaises couvertures défensives, ce deuxième match ressemblait à du hockey d'antan, selon Guy Boucher.

«C'était sûrement très excitant pour les amateurs mais, dans une perspective d'équipe, ce n'est pas de cette façon-là que nous jouons, a mentionné l'entraîneur du Lightning.

«Nous aurions pu revenir en troisième - nous sommes reconnus pour ça - mais même si nous avions gagné, nous n'aurions pas été content de notre match.»

Qui aurait prédit qu'après deux matchs de la série Boston-Tampa, 18 buts auraient déjà été marqués?

«C'est une série opposant deux très bons gardiens et deux équipes qui jouent de façon serrée en défensive depuis le début des séries ; personne n'aurait pu imaginer que la série prendrait cette direction-là, a convenu Boucher.

«Mais tout le monde prévoyait que ce serait très serré... et c'est 1-1 dans la série.»