Pour la plupart des équipes, il y a toujours un moment, un match d'importance, quelque chose de magique qui survient et qui peut servir à relancer une saison. Pour les Bruins de Boston, ce moment est survenu au Centre Bell, il y a trois semaines à peine.

C'est arrivé au premier tour des séries, le 18 avril à Montréal. Les Bruins avaient échappé les deux premiers matchs de la série face au Canadien, et voilà qu'ils se retrouvaient dans le pétrin, face à une formation montréalaise qui menaçait de prendre une solide avance de 3-0 dans la série.

Mais ce sont plutôt les hommes en noir et jaune qui ont fini par gagner ce match, par la marque de 4-2. Selon le gardien Tim Thomas, c'est un peu là que le club de Boston a retrouvé son rythme et ses repères.

«Je crois que nous étions confiants avant d'amorcer les séries, nous savions que nous étions capables de gagner, a expliqué le gardien des Bruins, hier, en téléconférence. Mais pour une raison que j'ignore, on a mis du temps à se mettre en marche lors de la série contre Montréal, et je m'inclus là-dedans. Alors pour nous, aller à Montréal et battre le Canadien lors du troisième match, c'est quelque chose qui nous a grandement aidés pour la confiance.»

Les partisans du Canadien connaissent trop bien la suite: les Bruins ont finalement remporté la série avec une victoire en prolongation lors du septième match. «Je dirais que notre confiance a décuplé avec le succès qu'on a obtenu après ce troisième match à Montréal», d'ajouter Tim Thomas.

Les Bruins ont ensuite réglé le cas d'une autre bête noire: les Flyers de Philadelphie, l'équipe qui avait réussi l'exploit de combler un déficit de 0-3 en séries il y a un an, sans oublier une dramatique victoire en plein TD Garden lors du septième match. «Ce qui est arrivé l'an passé contre les Flyers, c'est l'une de ces choses dont on ne parlait jamais, de répondre Thomas. En fait, je crois qu'on en a parlé une première fois lors de la série contre Montréal, quand on accusait un retard de 0-2, et surtout parce que le sujet était abordé par les membres des médias. Nous étions heureux de battre les Flyers cette fois-ci, parce que ça nous a permis de mettre cette histoire derrière nous.»

Retrouvailles

Le Canadien et les Flyers éliminés, les Bruins peuvent maintenant se concentrer sur le Lightning de Tampa Bay, leur adversaire à l'occasion de cette finale de l'Association de l'Est, qui s'ouvrira demain soir à Boston. Le vétéran gardien et ses collègues savent très bien ce qui est à l'enjeu: une place en grande finale.

Peu de gens le savent, mais pour Tim Thomas, cette série face au Lightning aura un peu des allures de retrouvailles.

Avant de se joindre aux Bruins en 2002, le gardien avait signé un contrat à deux volets avec le club de Tampa, en 1999. Il avait pris part au camp d'entraînement de l'équipe, mais il n'avait pu obtenir un poste. «Je m'en souviens très bien... J'étais allé au camp avant de me rapporter aux Vipers de Detroit, de la Ligue internationale de hockey», a-t-il expliqué.

Bien sûr, le Lightning d'aujourd'hui a bien peu à voir avec le Lightning de 1999, mais en regardant devant lui, Thomas va tout de même retrouver quelques visages familiers. L'attaquant Martin St-Louis, tout d'abord, qui a été un coéquipier au hockey collégial, à l'Université du Vermont. «Martin et moi, on est très semblables... Comme moi, il est un compétiteur et il donne tout ce qu'il a quand il est sur la glace», de dire le gardien des Bruins.

Thomas se souvient aussi du choix qu'il avait eu à faire en sortant de l'école secondaire, au début des années 90. Il hésitait à l'époque entre deux universités américaines, dont celle de Mass-Lowell. Finalement, il avait choisi de mettre une croix sur Mass-Lowell, parce que le club misait déjà sur un gardien qui prenait toute la place.

Le nom de ce gardien? Dwayne Roloson...