L'idée qui avait été lancée à l'origine par Pierre Boivin voit le jour quelques années plus tard.

Le Centre Bell hébergera, les 26 et 27 août prochains, le premier Sommet du hockey québécois, qui réunira des intervenants de tous les milieux reliés au développement des hockeyeurs d'ici.

Au menu, des ateliers et des conférences couvrant quatre grands axes: le développement des joueurs à partir d'un bas âge, le développement à l'intérieur des programmes d'excellence, la sécurité au hockey ainsi que tout ce qui touche le recrutement et la rétention des joueurs.

«Je suis entre autres très intéressé de savoir ce qui se dira en matière de sécurité», a signalé le DG du Canadien Pierre Gauthier, qui est demeuré très vague quant à sa participation personnelle à l'événement.

La fédération Hockey-Québec, de même que la Ligue de hockey junior majeur du Québec, se présentent comme les principales bénéficiaires de cette vaste consultation.

Ceux-ci insistent pour dire que la diminution du nombre de Québécois repêchés dans la LNH depuis dix ans n'est pas ce qui a forcé la tenue de ce Sommet.

«Il n'y a pas nécessairement de sentiment d'urgence, insiste Sylvain B. Lalonde, président de Hockey-Québec. Nous donnons des réponses à chacun des repêchages. Or, il y a deux ans, lorsqu'il y a eu plusieurs Québécois choisis en première ronde, nous n'avons eu aucune demande d'entrevue.

«L'an dernier, quand il n'y a eu aucun Québécois choisi au premier tour, nous en avons traité une douzaine...»

Selon Gilles Courteau, commissaire de la LHJMQ, l'objectif du Sommet n'est pas d'augmenter à un niveau précis le nombre de Québécois sélectionnés au repêchage. C'est plutôt d'avoir l'opportunité d'améliorer la situation de tous les partenaires autour de la table.

Des politiques à défendre

Anticipant les feux croisés auxquels ils pourraient être soumis, Hockey-Québec et la LHJMQ comptent prendre une partie de leur temps d'antenne durant le Sommet  pour défendre leurs politiques et leur bilan.

«En général, les programmes de Hockey-Québec comme ceux de la LHJMQ sont excellents», fait valoir M. Courteau.

«On ne se le cachera pas, ça va permettre à notre organisme de faire connaître ce qu'elle fait, admet M. Lalonde de Hockey-Québec.

«Avec un Sommet comme celui-là, on va être en mesure de décloisonner certaines perceptions qui nous collent à la peau dans tout ce qu'on fait.»

Il est clair que Hockey-Québec entend rétablir une image de marque qui a été mise à mal dans les dernières années. Son concept de structures intégrées et sa politique de développement du joueur seront certainement mis en vitrine.

Gilles Courteau, pour sa part, fait face à la critique souvent formulée à l'effet que la LHJMQ a trop d'équipes. Or, le commissaire estime avoir fait le travail nécessaire pour alimenter ses 18 clubs, même si du travail supplémentaire pourrait être fait sur le territoire américain auquel il a accès.

Cela dit, il ne cracherait pas sur une injection de talent provenant du Québec.

«Je voudrais trouver une formule qui ferait en sorte que le bassin de joueurs d'excellence soit élargi, que l'on puisse les amener à jouer dans le junior majeur et que nous arrivions à mieux les développer», a-t-il résumé.

Ajuster ses attentes

Divers constats ont déjà été posés à propos du hockey québécois: manque de patinoires au niveau mineur, déficiences dans la formation des entraîneurs, dilution du talent dans le Midget AAA et dans le junior majeur, exode de certains talents de pointe vers les universités américaines...

Si, en plus de promouvoir leurs politiques, les intervenants ne font qu'écouter conclusions déjà établies, les attentes du public à l'égard de ce Sommet risquent de ne pas être rencontrées.

«Je ne sais pas s'il faut parler en fonction de choses qui doivent être corrigées», estime de toute façon Scott Smith, représentant de Hockey Canada, qui participera également au Sommet.

«Notre réaction doit être la même que celle que nous avions quand nous avons élaboré l'agenda su Sommet mondial du hockey à Toronto, il y a un an: nous reconnaissons que notre sport est en bonne santé, mais nous voulons qu'il soit encore meilleur.»

«On ne fait pas un Sommet pour garder le statu quo, pour changer la vitrine en gardant le même mannequin et les mêmes habits», a renchéri Gilles Courteau, aux yeux de qui le Sommet du hockey québécois sera un moment marquant.

Cela prendra des années avant de pouvoir le vérifier.

«Il n'y aura peut-être pas des modifications immédiates, mais au moins des constats qui nous permettrons d'avoir une bonne réflexion», a souligné avec prudence Sylvain B. Lalonde.