Il restait une minute dans le match mercredi lorsque Guy Boucher a réuni ses joueurs devant le banc.

Le Lightning de Tampa Bay s'accrochait à une mince avance de 1-0 dans l'ultime rencontre face aux Penguins de Pittsburgh et Boucher tenait à ce que ses instructions soient claires.

Le spectacle qu'il offre en pareilles circonstances est toujours impressionnant. Il y a dans ses yeux exorbités une intensité rare, un regard presque hypnotisant.

J'avais observé ce même regard derrière le banc des Voltigeurs de Drummondville lorsque ceux-ci ont atteint la Coupe Memorial après une saison fantastique.

Ce club avait impressionné par son courage. Plusieurs joueurs importants des Voltigeurs avaient continué à combattre malgré des blessures graves. Ils ont joué jusqu'à la fin puis sont passés sous le bistouri dès la fin des séries éliminatoires.

J'avais compris, deux ans plus tôt, l'ascendant que pouvait exercer Boucher sur ses hommes en passant quelques jours dans l'entourage de l'équipe pour un projet télé. J'avais suivi Boucher partout, de son bureau lors de réunions privées avec ses joueurs jusqu'au vestiaire avant et après les matchs.

Je ne jouais pas pour lui, mais serais presque allé moi-même à la guerre s'il me l'avait demandé tellement ses discours pouvaient enflammer son auditoire. Ses joueurs, actuels et anciens, tenaient un discours semblable. J'avais alors osé lui prédire un poste d'entraîneur-chef dans la LNH même s'il était bien loin de la Ligue nationale.

C'est un peu pour toutes ces raisons que j'avais la conviction qu'il replacerait le Lightning après deux années de misère malgré son statut de recrue, une défense poreuse et des gardiens douteux. Il y avait quand même une formidable force de frappe à l'attaque.

Et je ne suis guère surpris d'avoir vu cette équipe faire une remontée contre les Penguins après avoir tiré de l'arrière trois matchs à un.

Boucher n'est pas seulement un motivateur extraordinaire, mais aussi un tacticien de premier plan. Il a pu apporter les ajustements qui s'imposaient.

Leur prédire une victoire en demi-finale contre des Capitals de Washington puissants et reposés relève de la foi et non de la raison. Je n'ose toutefois pas parier contre Boucher.

Son DG, Steve Yzerman, a su manoeuvrer habilement pour combler certaines failles. L'acquisition du vétéran Dwayne Roloson, 41 ans, pour une bouchée de pain, a valu son pesant d'or. Roloson a été phénoménal dans le septième match et blanchi les Penguins 1-0.

L'arrivée d'Eric Brewer a apporté un bel équilibre en défense, qui n'est pas très mobile, mais assez expérimentée avec Matthias Ohlund, Pavel Kubina et Brett Clark. Le jeune Victor Hedman gagne en maturité.

Chez les Capitals, vainqueurs des Rangers de New York en première ronde, la défense constitue désormais la priorité. L'émergence des jeunes John Carlson et Karl Alzner leur donne un premier duo défensif tout à fait potable et rend Mike Green moins vulnérable.

Les attaquants sont plus disciplinés et lorsqu'Alexander Ovechkin ose encore exiger une longue passe à ses défenseurs, ceux-ci ne l'écoutent pas et optent pour la courte, à la demande du coach. Si le jeune gardien Michal Neuvirth est à la hauteur, le défi sera de taille pour le Lightning.

De la robustesse dans l'autre demi-finale

L'autre demi-finale mettra aux prises deux clubs robustes, les Flyers de Philadelphie et les Bruins de Boston. Les Flyers viennent de se débarrasser des coriaces Sabres de Buffalo en sept matchs et le gardien Brian Boucher s'est fait rassurant dans l'ultime rencontre.

Les Bruins ont été opportunistes contre le Canadien, mais ils devront marquer en supériorité numérique s'ils veulent vaincre les Flyers. Deux piliers, Milan Lucic et Zdeno Chara, semblent jouer en dépit de blessures et ils n'auront pas de répit entre les deux séries.

Le Canadien a, selon moi, fait l'erreur de s'en tenir à son plan de match plutôt que de soumettre les défenseurs des Bruins à une pression constante. Cette défense est lente et parfois gauche et les attaquants des Flyers pourraient leur en faire voir de toutes les couleurs.

Les Flyers peuvent se permettre une certaine agressivité tant que les Bruins n'auront pas retrouvé leurs marques en supériorité numérique.

Tim Thomas devra continuer à arrêter la rondelle de toutes les façons tandis que Boucher doit se contenter de ne pas donner de mauvais buts.

Claude Giroux et Daniel sont encore les meneurs à l'attaque, comme au printemps dernier, et le jeune James Van Riemsdyk s'est même permis quatre buts jusqu'ici.

Avec le retour de Chris Pronger et celui, probable, de Jeff Carter, je prédis une courte série à l'avantage des Flyers, qui ne permettront pas aux Bruins de faire oublier leur spectaculaire remontée de l'an dernier

Prédictions de Pierre Ladouceur (première ronde: 7 sur 8)

Washington en 5

Philadelphie en 6

Vancouver en 6

Detroit en 5

Prédictions de François Gagnon (première ronde: 8 sur 8)

Washington en 6

Boston en 6

Vancouver en 5

San Jose en 6

Prédictions de Philippe Cantin (première ronde: 3 sur 8)

Washington en 6

Boston en 6

Vancouver en 6

Detroit en 6

Prédictions de Réjean Tremblay (première ronde: 7 sur 8)

Tampa Bay en 7

Boston en 7

Vancouver en 6

San Jose en 7

Prédictions de Mathias Brunet (première ronde: 5 sur 8)

Tampa Bay en 7

Philadelphie en 6

Vancouver en 6

San Jose en 7

Prédictions de Richard Labbé (première ronde: 5 sur 8)

Washington en 7

Philadelphie en 6

Vancouver en 6

San Jose en 6

Prédictions de Marc Antoine Godin (première ronde: 5 sur 8)

Capitals en 6

Flyers en 6

Canucks en 5

Red Wings en 6