Si l'on parle souvent des fantômes dans le camp du Canadien - qui cette fois-ci ont probablement été retenus à la frontière - les Bruins, eux, ont des démons... à chasser.

À ce titre, leur victoire face au Canadien leur a fait faire un bon pas dans cette direction.

Les Bruins ne s'étaient jamais relevés d'un retard de 0-2 dans une série (0-26). Et leur fiche en séries face au Tricolore avant cette année (8-24) n'inspirait rien de bon.

Mais c'est désormais de l'histoire ancienne.

«C'est probablement une bonne chose que nous ne jouions plus au Forum», a convenu Cam Neely, le président des Bruins.

«Ça a été la série la plus serrée à laquelle j'ai participé, a de son côté lancé le gardien Tim Thomas.

«Si je vous avais dit que je savais que l'on allait gagner, j'aurais menti. Je savais que nous avions le potentiel pour gagner, mais ça aurait pu aller d'un côté comme de l'autre tellement le Canadien revenait toujours à la charge.»

Les septièmes matchs

Pour l'édition actuelle des Bruins, c'était peut-être plus important de régler les problèmes liés aux septièmes matchs.

Plusieurs gros canons, que ce soit Zdeno Chara (0-5), Patrice Bergeron, Milan Lucic (0-3), Tim Thomas ou David Krejci (0-2) n'avaient jamais gagné de match de telles situations.

Pour cette génération de Bruins, un septième match évoque assurément le printemps 2008 alors que Carey Price et le Tricolore les avaient blanchi 5-0 au Centre Bell.

Une belle revanche que celle de mercredi.

«Gagner un septième match contre Montréal, et de le faire à domicile, je pense que ça fait du bien à nos fans», a mentionné Patrice Bergeron dans un bel exemple d'euphémisme.

Mais encore là, on refusait chez les Bruins d'endosser les résultats du passé. Il n'y a que le présent qui compte.

«À chaque année les équipes sont différentes, elles changent quelque peu de visage, a rappelé Thomas. Chris Kelly a probablement vécu plusieurs septièmes matchs avec Ottawa et son expérience en séries a paru. Il a été l'un de nos meilleurs joueurs.»

L'expérience de Kelly

Kelly a marqué un but énorme en troisième et il a bien failli enfoncer lui-même le dernier clou lorsqu'il a été frustré par Carey Price en échappée.

Sur son but, l'ancien des Sénateurs a amorcé le jeu en donnant un coup de bâton qui a sorti Roman Hamrlik du jeu, laissant le défenseur du Canadien à plat ventre comme une loutre.

Kelly est ensuite allé récupérer le retour de lancer d'Andrew Ference, semant l'hystérie dans le TD Garden.

«Ça fait du bien de contribuer offensivement, a reconnu l'attaquant de 30 ans. Quand je suis arrivé à Boston, je n'ai pas eu le meilleur départ mais je me suis ajusté et je me sens maintenant confortable avec mes coéquipiers.»

D'aucuns diront qu'après Patrice Bergeron et Brad Marchand, c'est le trio de Kelly, Rich Peverley et Michael Ryder qui a été le plus dangereux face au Canadien.

Des Bruins plus calmes

Claude Julien était évidemment un homme soulagé. Il y avait une obligation de résultat dans son cas.

«Parfois c'est bon d'être chanceux, a-t-il dit. Nous avons eu des rebonds favorables et avons trouvé le moyen de gagner.

«Mais il ne fait pas de doute dans mon esprit qu'on était plus calme ce soir qu'on ne l'avait été auparavant.»

Julien a pu profiter de l'opportunisme de Nathan Horton, qui malgré une première ronde très discrète, a trouvé le moyen de marquer deux buts opportuns en prolongation.

L'ancien des Panthers de la Floride savoure sa première présence en carrière en séries.

«Ça faisait longtemps que j'y pensais et c'est encore mieux que ce que je m'imaginais.»

Quant à Mark Recchi, du haut de ses 43 ans, il est devenu mercredi le plus vieux joueur à marquer un but dans un septième match des séries.

«C'est ce qui arrive quand on touche la cinquantaine», a-t-il rétorqué.