Dans moins de 36 heures, il pourrait bien ne plus y avoir d'équipes canadiennes en lice dans les séries de la Coupe Stanley.

Pendant que les puissants Canucks de Vancouver tentent désespérément d'endiguer la remontée des Blackhawks de Chicago, le Canadien, lui, rame à contre-courant afin de niveler les chances face aux Bruins de Boston, favoris dans cette série.

Mais la comparaison s'arrête là.

Car il n'y a pas à Montréal le même sentiment de panique que celui émanant de la Colombie-Britannique. Il n'y a pas ici de catastrophe annoncée. Il n'y a qu'un honnête effort de déjouer les pronostics de tous ceux qui voyaient en les Bruins une équipe supérieure.

Au terme d'un court entraînement de 40 minutes - «on veut conserver nos énergies, on va en avoir besoin», a dit Jacques Martin - les joueurs du Canadien avaient la mine sereine.

«Ce serait plus difficile si nous étions en déficit 3-2 et que l'on ne méritait même pas nos deux victoires, a noté Ryan White. Or, nous avons bien joué. Il s'agit juste de trouver une façon de rester en vie.»

«Si notre attitude est de jouer chaque partie comme si c'était un septième match et qu'il nous faut chaque soir assurer notre survie, lorsque ces matchs-là se présentent, ça devient facile de les jouer», a expliqué P.K. Subban.

Le bon plan de match

Le Tricolore a eu beau avoir vu les Bruins effacer son avance de deux matchs pour prendre les commandes, il table sur le fait qu'il a toujours été dans le coup.

«C'est dommage pour samedi parce qu'en prolongation, on a eu la majorité des bonnes de chance de marquer, a convenu Mathieu Darche. Mais ce n'est pas le temps de tout changer. On a joué cinq bonnes parties et notre plan de match est le bon.»

«À 2-0 dans la série, on savait que ce ne serait pas facile de fermer les livres», a souligné Yannick Weber, qui risque d'être réinséré dans la formation mardi.

«On a maintenant le dos au mur, mais notre groupe en a vu de toutes les couleurs l'an dernier et je suis sûr qu'il saura bien gérer la situation.»

Deux absents de taille

Privé de trois éléments importants depuis longtemps déjà (Markov, Gorges et Pacioretty), le Canadien risque de repartir à la guerre avec des troupes encore plus diminuées.

David Desharnais et James Wisniewski, qui se sont blessés lors du cinquième match à Boston, étaient absents de l'entraînement, lundi. On dit qu'ils ont bénéficié d'une journée de traitements, mais leur présence mardi n'a pas été confirmée.

On ignore encore la nature de la blessure de Wisniewski ainsi que les circonstances exactes ayant mené à son retrait du jeu, samedi. Mais le fait qu'il soit réapparu en première période de prolongation et qu'il ait terminé le match en force donne lieu d'espérer.

Quant à Desharnais, il se serait blessé au genou gauche au cours de la première période de prolongation.

«On verra comment ils se sentent demain, s'est limité à dire Jacques Martin. À ce temps-ci de l'année, on évalue la situation tous les jours en fonction des soldats qui sont à notre disposition.»

Retour probable de Weber

En leur absence, Paul Mara et Yannick Weber ont comblé le vide durant l'entraînement. Mara a été jumelé à Brent Sopel sur le troisième duo défensif alors que Weber alternait avec Benoit Pouliot sur le quatrième trio, à la gauche de Tom Pyatt et de White.

Signe que le jeune Suisse tenait le haut du pavé par rapport à Pouliot: on lui a également demandé de participer à la première vague d'avantage numérique aux côtés de Subban.

«Je suis habitué à faire un peu de tout, a admis Weber. Je peux jouer à l'avant et si l'on a besoin de moi à la pointe, je le ferai. On verra demain. Tout ce qui je sais, c'est que je suis prêt.»

L'avantage des Bruins tient à peu de choses, fait valoir le Canadien. Les unités spéciales n'ont pas joué de rôle crucial jusqu'ici, chaque équipe a inscrit 12 buts et les deux gardiens ont fait le travail.

Il est temps que la chance penche du côté du Tricolore, croit Scott Gomez.

«Tous les matchs ont été serrés jusqu'ici, mais il va falloir que certains rebonds aillent de notre côté, a dit le vétéran.

«Les Bruins ont trouvé le moyen de gagner à domicile, c'est à nous de faire de même. Parce que tout le monde ne pense qu'à retourner à Boston.

«On a eu nos occasions, maintenant il faut que les choses se passent.»